La Vision de SM le Roi Mohammed VI pour le co-développement, une Vision pragmatique et assumée, marque l'engagement ferme du Souverain en faveur de l'émergence et du développement de notre continent, a affirmé vendredi 07 juillet 2017 à Casablanca Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet Royal. Dans une allocution à l'ouverture de la 2ème édition de Morocco Today Forum (MTF), organisée par le Groupe Le Matin sur le thème « Co-développement : La Vision d'un Roi. Avançons ensemble par l'entrepreneuriat social », Youssef Amrani a indiqué que ce Forum offre aujourd'hui l'opportunité de mettre en perspective la logique, la légitimité et le fondement même de la vision du Souverain pour l'Afrique. Une perspective qui s'inscrit dans une approche marocaine, ancrée dans notre réalité et notre histoire, une approche qui est fondée sur des ambitions légitimes que le Maroc souhaite réaliser sur le long terme, car notre pays a des perspectives résolument africaines, séquencées dans l'espace et le temps, a-t-il dit. « Depuis son intronisation, le Souverain a tenu à accompagner les évolutions et les transformations de notre continent, dans un esprit de solidarité agissante, destiné à répondre aux défis qui dessinent l'Afrique de demain et aux besoins diversifiés de ses populations », relève Youssef Amrani, faisant observer que tout en restant fidèle à notre héritage historique commun, le Maroc a su refonder ses liens avec son continent, dans une relation tournée vers l'avenir et le progrès et ce, grâce à de nouveaux partenariats multidimensionnels, en phase avec les réalités africaines, tant sur les plans économique et politique que social et humain. C'est tout le sens de la politique africaine du Royaume. Abordant la politique africaine du Maroc, qui est au service du co-développement et de l'intégration régionale, il a indiqué que « pour SM le Roi Mohammed VI, il ne saurait y avoir d'Afrique forte et unie, sans une politique africaine décomplexée, basée sur le triptyque fondamental qui s'articule autour de la capitalisation des solidarités, l'innovation et la croissance partagée ». « L'offre marocaine en matière de coopération pour le développement avec les pays africains est un axe majeur de la politique étrangère du Royaume. Une coopération sud-sud basée sur l'ancrage historique et l'écoute des ambitions de nos frères africains, mais aussi un engagement constant en faveur de l'approfondissement du dialogue politique et du développement économique, dans le cadre d'une perspective rénovée », note Youssef Amrani. Une Afrique qui se prend en charge et qui appréhende l'avenir avec confiance et optimisme, autrement dit : sans craintes, sans hésitations et sans arrogance. Pour lui, notre continent n'a pas besoin de charité ou d'assistance conditionnée. C'est un continent qui a besoin de projets structurants, à forte valeur ajoutée et à fort impact social, qui puissent stimuler un développement équilibré et multidimensionnel, à la faveur de son capital humain. Au-delà de l'impératif de paix et de sécurité, notre marche collective vers le progrès de l'Afrique devra porter, à son sens, sur six dynamiques endogènes essentielles, parmi tant d'autres tout aussi importantes, favorisant la croissance et le développement social en Afrique, à savoir : « La capitalisation sur la jeunesse africaine », « La création de nouveaux modèles de croissance et de développement », « La valorisation des ressources naturelles», «Une gouvernance outillée », « Une coopération sud-sud agissante et innovante en phase avec les réalités du continent » et « L'accélération de l'intégration régionale ». S'agissant de la capitalisation sur la jeunesse africaine, Youssef Amrani fait constater que notre continent regorge de potentialités humaines, notamment une jeunesse ambitieuse et foisonnante d'énergie, dont l'autonomisation est fondamentale pour que celle-ci puisse contribuer pleinement au développement et à la transformation du continent. Après avoir souligné que la jeunesse africaine est un élément structurant de l'avenir de l'Afrique et de sa stabilité, il a indiqué que « les jeunes africains, hommes et femmes, sont une source de créativité, d'innovation et de changements positifs, dès qu'un environnement apaisé leur permet de participer pleinement à la dynamique de développement économique ». Pour cela, il s'agira de focaliser nos actions sur le développement de l'éducation, la création d'entreprises et le financement de projets au profit des jeunes, retient-il. Pour ce qui est de la création de nouveaux modèles de croissance et de développement, il estime que notre continent est appelé à se positionner en tant que nouveau pôle de croissance dans le monde et que, justement, un des plus grands défis est celui de créer les conditions pour formuler des nouveaux modèles de croissance et de développement, plus inclusif et durable, bénéfiques aux jeunes qui arrivent de plus en plus nombreux sur le marché du travail et ce, en créant des emplois et des activités génératrices de revenus. « Le temps est venu pour une nouvelle approche du développement en Afrique », relève-t-il, faisant observer que les modèles fondés sur l'aide extérieure, la dette souveraine ou encore l'export des produits de base, ne sont plus adaptés à une Afrique qui se construit. Pour cela, dit-il, seule une approche innovante, reposant sur des investissements à long terme est à même d'assurer la prospérité économique et sociale du continent où le secteur privé aura un rôle fondamental. Concernant la valorisation des ressources naturelles, Youssef Amrani souligne que le continent africain est aussi dépositaire d'immenses richesses naturelles, porteuses de croissance et de développement, condition majeure pour un développement durable pour tous. La valorisation de ces ressources reste faible et se limite aux recettes obtenues de leur exportation, estime-t-il, notant que comparé à d'autres régions, l'Afrique demeure le continent le plus faiblement industrialisé. Et d'ajouter que cette faible industrialisation affecte son développement économique et son potentiel de croissance, d'où la nécessité pour nos pays de moderniser l'appareil à travers la diversification des capacités technologiques et l'approfondissement des structures industrielles. À propos de l'autre dynamique endogène, « la gouvernance outillée », le Youssef Amrani, le Chargé de mission au Cabinet Royal fait remarquer que le continent africain réunit, aujourd'hui, toutes les conditions pour la formulation de nouveaux modes opératoires, pour une gouvernance propre à l'Afrique, maitrisée, outillée, adaptée aux réalités du continent et surtout, respectueuse des équilibres sociaux. Car, dit-il, seule une gouvernance inclusive est à même de permettre une Afrique transformée, intégrée et innovante pour que celle-ci s'insère de plein droit dans l'économie mondiale. Abordant la coopération sud/sud, il soutient que pour le Maroc, il est temps de construire un new deal avec son continent et ce, à travers une coopération sud-sud agissante et innovante, qui se nourrit d'expériences concrètes, en faveur d'une Afrique intégrée, transformée et autonome. Ainsi, au niveau économique, les stratégies déployées par les entreprises marocaines, intervenant dans les secteurs en pleine croissance, attestent de la percée réelle et significative de ces entreprises sur les marchés africains, explique-t-il. Des acteurs crédibles et reconnus agissant comme de nouveaux relais de croissance au service du continent. Et d'ajouter que « d'importantes initiatives structurantes, hautement portées par SM le Roi en faveur de l'essor du continent, se traduisent par des projets stratégiques mutuellement bénéfiques en faveur du co-développement et de la co-émergence en Afrique, dans le respect des diversités ». Il a cité à ce propos le récent projet de Gazoduc Nigeria Maroc, qui outre un modèle de partenariat Sud-Sud et un véritable outil d'intégration, servira de catalyseur en termes de développement économique, de croissance et de développement social pour les pays de l'Afrique de l'Ouest, sans oublier les autres projets visant à assurer la sécurité alimentaire et le développement rural initiés, à la faveur de la récente mise en place d'unités de production de fertilisants d'engrais en Ethiopie et au Nigeria. « L'engagement du Maroc en Afrique, singulier et diversifié, s'articule autour d'actions multidimensionnelles spécifiques et complémentaires, à savoir le sécuritaire, le religieux, l'économique, le social et l'humain, outre l'impératif de solidarité», affirme Youssef Amrani, notant qu'il s'agit là d'autant d'expériences et d'expertises partagées, dans le cadre d'une complémentarité africaine renouvelée à l'échelle régionale et continentale. Pour ce qui est de l'accélération de l'intégration régionale, il estime qu'il est impératif pour l'Afrique de prendre en charge ses propres défis, en faisant valoir son développement multidimensionnel et répondre aux aspirations socio-économiques auxquelles aspirent légitimement ses populations. Pour cela, il convient d'accélérer le processus d'intégration intra-africain pour placer le continent au cœur des chaines de valeurs mondiales. Notant que l'intégration régionale est un impératif majeur, Youssef Amrani souligne que toutes les actions visant à renforcer les interconnexions énergétiques, ainsi que les autres projets développés dans les domaines de l'eau et du changement climatique, sont essentiels pour assurer la sécurité et le développement de notre continent. « Grâce à sa maitrise des enjeux qui façonneront l'Afrique de demain, le Maroc s'est engagé dans une projection continentale franche et assumée qui s'est concrétisée par le retour du Maroc à l'Union africaine (UA) et qui apportera une valeur ajoutée certaine pour la construction d'une Afrique solidaire, forte et unie », affirme-t-il. De même, ajoute-t-il, la demande d'adhésion du Maroc à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), confirme la cohérence de la démarche marocaine en matière d'intégration politique, économique, culturelle et sociale à son continent d'appartenance et ne peut que renforcer la coopération sud-sud. Youssef Amrani souligne qu'en définitive, le Maroc veut une Afrique qui tire profit de la mondialisation, plus qu'elle ne l'a subit, une mondialisation à visage humain, plus équilibrée, qui ne peut se concrétiser sans développement inclusif, durable, solidaire et équitable. «Une mondialisation fondée sur une croissance économique partagée, une atténuation des disparités sociales et un renforcement du développement humain, telle est l'ambition du Souverain pour l'Afrique», relève-t-il, notant que la construction africaine, fondée sur cette vision sud-sud prônée par SM le Roi Mohammed VI, n'est plus une simple aspiration, c'est aujourd'hui un impératif en voie de concrétisation.