«Parmi les grands chantiers que nous allons mener en 2017 figure la commercialisation», lâche Ahmed Ouayach, le Président de la Comader (Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural). Ainsi, la confédération entend lancer, en collaboration avec le ministère de tutelle, un diagnostic assez pointu, qui permettra de sortir avec des propositions concrètes et un échéancier réaliste et urgent. Soulignons que le Plan Maroc Vert a réservé une place de choix à la modernisation des circuits de commercialisation des produits agricoles sur le marché intérieur. L'objectif étant d'améliorer sa contribution à la sécurité alimentaire du pays, d'accroître le revenu des agriculteurs et de mieux valoriser la production agricole. Pour Ahmed Ouayach, il faut renforcer les acquis dans ce sens. «Nous sommes en concertation avec le comité de pilotage du Ministère de l'Agriculture. Et donc, nous attendons la confirmation de notre ministre à son poste, ou peut-être l'arrivée d'un nouveau chargé de ce portefeuille, pour qu'on puisse avancer sur ce dossier de la commercialisation qui revêt un caractère d'urgence», note-t-il, ajoutant que cela ne veut pas dire que l'absence du gouvernement impacte une quelconque avancée sur le dossier. «Le dossier de la commercialisation est un sujet sur lequel nous travaillons depuis bien des années, et il y a des améliorations. Mais là, la situation impose une prise de décision et une stratégie durable», nuance le Président de la Comader. L'étude qui devrait être lancée sera confiée à un cabinet international, et prendra en compte plusieurs benchmarks sur un certain nombre de pays concurrents. «Nous aurons des actions concrètes dans ce sens en 2017». L'autre dossier chaud sur lequel les professionnels s'attellent, concerne le contrat programme de l'industrie agroalimentaire qui est fin prêt et qui sera signé dans les mois à venir. Toujours sur l'agro-industrie, la Comader s'active d'ores et déjà sur la deuxième tranche du Plan Maroc Vert qui va démarrer incessamment, et qui devrait marquer une intégration totale du secteur agro-industriel et du secteur agricole. Triple A «Nous considérons cette intégration comme une étape extrêmement importante pour la valorisation de notre production. L'intégration a démarré déjà il y a quelques mois, et nous espérons aller plus loin en 2017. Cela va permettre plus de fluidité et une synergie entre les composantes des chaînes de valeurs...», précise Ahmed Ouayach. L'autre priorité concerne le développement rural. Il s'agit d'un sujet sur lequel la Comader entend mettre un accent particulier, en partenariat avec le ministère de tutelle. Pour rappel, S.M le Roi a annoncé en 2015 un plan Royal de 50 milliards de DH destiné à désenclaver les régions reculées et les zones montagneuses. Cette enveloppe est étalée sur une période allant de 2016 à 2022, destinée à financer 20.800 projets qui ciblent plus de 12 millions de personnes qui habitent dans 24.000 douars. «En ce qui concerne le développement rural, le ministère de l'Agriculture a déjà élaboré sa stratégie. De notre côté, nous espérons qu'elle sera déployée en 2017 pour pouvoir l'accompagner», fait savoir le Président de la Comader. De même, le secteur agricole doit s'arrimer à la régionalisation avancée. Il s'agit d'un chantier sur lequel les professionnels vont également s'activer au cours de cette année, car pour eux, les mécanismes qui seront mis en place pour accompagner l'agriculture au niveau de chaque région, impacteront très positivement le secteur de façon générale. La Comader espère également que le Maroc va s'inscrire pleinement dans la démarche du Triple A (Adaptation de l'Agriculture Africaine), en prenant de grandes décisions pour la reconversion. Sur ce plan, la profession estime qu'il y a une quinzaine de chantiers à mener. Enfin, le secteur espère une bonne campagne agricole cette année pour rehausser le moral des agriculteurs qui ont été impactés par la mauvaise campagne agricole de 2015-2016. Le sérieux déficit pluviométrique avait fortement mis à mal la campagne céréalière qui a fourni un volume bien inférieur par rapport aux 110 millions de quintaux de 2014-2015.