Bientôt 7 ans pour le Duster : l'âge de raison ? Autant dire celui de la retraite en automobile. Et pourtant, le SUV de Dacia ne cesse de se bonifier avec le temps, à l'image d'un grand cru. Sa dernière déclinaison 2016 essayée lors des essais internationaux en Croatie et qui étrenne le bloc dCI 110, associé à la boite automatique EDC est tout simplement la plus aboutie. DNES à Sibenik Frédéric Mességué La cerise sur le gâteau ? On pourrait le croire tant cette nouvelle version du Duster qui s'offre la boîte automatique à double embrayage EDC est difficile à prendre en défaut. Voilà qui risque d'obliger Dacia a sérieusement peaufiner la copie du Duster 2 attendu l'an prochain en septembre lors du Salon de Francfort. Toutefois, si elle n'est pas prévue dans l'immédiat au Maroc, il était intéressant de conduire cette version qui se dote enfin du moteur que le Duster méritait. Car, c'est réellement sous le capot qu'il faut trouver du nouveau avec un 1,5 l dCI qui se convertit à l'euro 6 et qui apparait transfiguré. Sans doute aura-t-on droit à ces versions dans le Royaume mais pour l'instant, la norme est à l'euro 4. Mais cela n'empêche pas d'essayer les améliorations des blocs diesel à venir. Un bloc silencieux Première impression la plus frappante de ce dCI euro 6 de 110 ch, son silence de fonctionnement et ce, dès le ralenti. Bien que le Duster utilise encore la plate-forme BO avec le premier tablier – le reste de la gamme étant passé en MO depuis 2012 – avec donc forcément une isolation phonique moins poussée du compartiment moteur, les progrès sont manifestes. Plus discret, le dCI 110 est aussi nettement plus agréable puisque son couple augmente de 20 Nm pour culminer désormais à 260 Nm en tout au régime inchangé de 1 750 tr/mn. Autre impression favorable, la disponibilité du moteur, décidément beaucoup plus plein et offrant un agrément bien supérieur. Les représentants de Dacia nous ont confié que le bloc diesel de cette version EDC a fait l'objet d'un développement très poussé qui sera sans aucun doute repris sur la prochaine génération du modèle. Mais que dire de la nouvelle boîte automatique à double embrayage EDC, certes répandue sur l'ensemble de la gamme Renault, mais qui reste pour l'instant une exclusivité du Duster. L'adaptation de cette boîte au moteur apparaît d'emblée comme une franche réussite. Elle fait preuve de rapidité et nous a même semblé plus réactive que sur certains modèles Renault. Grâce à son double embrayage, les passages de rapports s'enchainent avec beaucoup de fluidité sans même que l'on s'en rende compte. Cette boite procure d'ailleurs de belles accélérations, presque identiques à la boîte mécanique sur le 0 à 100 km/h avec 11,9 s. Mais ce n'est pas le but recherché lorsqu'on décide d'opter pour ce type de transmission. Et l'on a toujours le choix de passer en mode manuel (uniquement au levier) pour un peu plus de dynamisme mais rapidement, on revient vite au mode automatique. Côté comportement routier en revanche, le poids des ans commence à se faire sentir avec une direction peu informative et relativement lourde, une tendance accentuée dans les enchaînements des petites routes de la côte croate empruntées lors de notre parcours routier où la prise de roulis n'était pas assez contenue. Les pneus M+S montés en série n'y étaient sans doute pas étrangers. Enfin, le confort reste correct mais côté insonorisation, le Duster demeure assez bruyant avec de nombreux bruits d'air qui soulignent le poids des ans. En conclusion, le SUV de Dacia conserve toujours un rapport prix/prestation imbattable, a fortiori dans cette version à transmission EDC parfaitement convaincante et qui demande un supplément de 1 300 euros. Sans compter sa cote sur le marché de l'occasion qui ne faiblit pas. Décidément, le Duster aura fait toute sa carrière en tête de son segment sans jamais être rattrapé. Respect. ■