Les six premiers mois de l'année 2016 ont été de loin les plus chauds sur la planète, selon des données récentes des climatologues de la Nasa. Ce n'est pas une bonne nouvelle, mais le contexte est pour le moins favorable à la prochaine Conférence internationale sur le climat, tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre. Un rendez-vous très attendu par la majorité des chefs d'Etat et de Gouvernement, et leurs négociateurs officiels, pour faire évoluer les politiques internationales sur le réchauffement planétaire. La bataille «des consciences» étant acquise lors de la COP 21, Marrakech aspire à gagner la bataille des actions pour endiguer les effets du changement climatique. Hakima El Haite, la ministre déléguée à l'Environnement pour le climat au Maroc, et envoyée spéciale pour la mobilisation de la COP22, a réitéré son appel pour une synergie d'actions aussi importante qu'imposée par les temps qui courent. «2016 doit rester dans l'Histoire comme l'année de l'Action. Si avec l'Accord de Paris, nous savons comment mettre en place un cadre de vie qui n'abîmera plus la planète, c'est maintenant, ici, comme en novembre 2016, lors de la COP22 à Marrakech, que nous devons travailler pour répondre aux attentes de l'Humanité vis-à-vis de ses leaders concernant l'opérationnalisation de l'Accord et son application», a-t-elle plaidé dans son discours à la cérémonie d'ouverture de la 8e édition du «Climate Week 2016», tenue à New York fin septembre dernier. De l'Accord à l'action... 100 milliards de dollars ! La COP 22 s'annonce sur de bon augure. L'Accord de Paris sur le climat adopté en décembre 2015 entre en vigueur pour la COP 22. Le 5 octobre 2016, les seuils nécessaires pour son entrée en vigueur ont été atteints, soit 55 parties représentants 55% des émissions de gaz à effet de serre. A ce jour, 86 Etats, représentant 62% des émissions mondiales, ont déposé leurs «instruments de ratification» auprès du secrétariat de l'ONU. Ce quorum réuni planchera sur la feuille de route nécessaire pour mobiliser les 100 milliards de dollars US par an promis aux pays en développement. Notamment en faveur de projets devant être réalisés au profit du continent africain, et aux archipels confrontés aux effets du réchauffement. Cette feuille de route, comme l'explique sur son site le ministère de l'Environnement français, «s'appuie sur un travail d'analyse et de projection réalisé par l'OCDE ». Pour le Gouvernement français qui tient encore la présidence de la COP jusqu'au 7 novembre, ce travail a permis d'«établir qu'au moins 67 milliards de dollars de financements publics (...) seront disponibles d'ici 2020» mais aussi «que, si les effets de mobilisation de la finance climat privée (...) sont identiques à ceux de 2013-2014, plus de 90 milliards de dollars de finance climat, publique et privée, devraient être mobilisés au total». Lors de la réunion ministérielle avant le Sommet, tenue dans la ville ocre le 19 octobre dernier, avec 400 participants dont des ministres de 80 pays, l‘équipe de pilotage de la COP22 semblait optimiste quant au financement des 100 milliards de dollars. «Aujourd'hui on a une idée de comment les pays développés comptent mobiliser ces 100 milliards. La partie publique, la partie privée, la partie dédiée à l'adaptation et la partie dédiée à l'atténuation», avait déclaré Aziz Mekouar, l'ambassadeur pour la négociation multilatérale de la COP 22. So wait and see !