En gestation depuis une vingtaine d'années, le dossier des banques participatives est au stade final de sa réalisation. Sujet d'incompréhension et de controverses, l'initiative prise par la CGEM pour expliquer les opportunités qu'offre ce nouveau mode de financement pour l'entreprise, vient à point nommé, face aux offres existantes sur le marché bancaire. par Abdelfettah ALAMI Orientée vers l'entreprise, une conférence a été donnée ce mardi 14 juin et animée par M. Abderrahmane Lahlou, expert auprès de la Banque Mondiale et de la Banque Islamique de Développement sous le thème : « L'arrivée des banques participatives : Dispositions de la loi et Opportunités de financement pour les entreprises marocaines ». L'objectif recherché est de « se rapprocher plus de ce nouveau mode de financement et de son apport pour les entreprises, et aussi d'éclairer sur sa nature, son utilité, et sur l'état d'avancement de sa mise en application ». Même si, pour des raisons « techniques», la naissance des premières banques participatives a pris du retard, puisque l'octroi des agréments aux banques par la banque centrale n'est prévu qu'en septembre 2016, ces institutions, d'après le conférencier et les premiers résultats de l'enquête menée à cet effet par le cabinet ABWAB, partenaire de la commission financement des entreprises sur la finance participative, sont très attendues par les opérateurs économiques et par les particuliers, car porteuses d'opportunités réelles de croissance, d'épargne et d'investissement. En outre, elle permettra d'améliorer le taux de bancarisation, et développera l'intégration des TPE au système bancaire conventionnel. Le scoop ! Les noms des premières banques participatives M. Lahlou a dévoilé, à l'occasion de la conférence, la future configuration de ce marché en donnant dans le tableau ci-dessous la liste des banques nationales, la forme de partenariat, leur appellation commerciale ainsi que leur mode opératoire ; ceci, tout en précisant que, puisque la banque centrale n'a pas encore communiqué sur le sujet, d'autres banques étrangères sont dans la course et s'ajouteraient à cette liste (Tableau). Quels challenges pour les entreprises ? Le conférencier, qui s'est affiché comme un fervent avocat de la finance participative a montré, par les chiffres, que celle-ci bénéficie aujourd'hui d'un environnement favorable. En effet, les ressources et les crédits sont répartis entre 58% en liquidités (comptes courants) ; 38% épargne (comptes d'investissement) ; 32% consommation ( Mourabaha- leasing) et 57% investissements qui correspondraient aux produits participatifs tels que Mourabaha,Salam,IstisnaaMouchraka/Moudaraba et Mouzara'a/Mougharassa. Ainsi, les « contrats de dette » sont aptes à couvrir les besoins de l'entreprise et à créer de la croissance et les « contrats de risque » sont plus à même de générer un équilibre macroéconomique entre la richesse réelle et la richesse financière. Car, dans ce dernier cas, selon M. Lahlou, «les contrats de dette» sont «un évitement» de l'intérêt non pas, dit-il, que le produit bancaire conventionnel est défectueux, mais parce que ses conséquences sont négatives sur le système économique et ce, pour deux raisons majeures: le surendettement non productif des usagers et la déconnexion de l'économie financière de l'économie réelle, puisque la finance participative est basée » sur des actifs tangibles et non monétaires. Les futurs challenges qui se poseraient, donc pour les entreprises, sont de plusieurs sortes : choisir le produit qui correspond à leurs besoins spécifiques; négocier les meilleures conditions et marges et bien se préparer pour la migration de leurs plans de financement et la conversion des encours.