L'amendement du mécanisme financier de la titrisation des créances apporté par la loi 119-12 de septembre 2013, n'en finit pas d'attiser les convoitises des majors du secteur bancaire. Aussi, après le groupe Attijariwafa bank qui a obtenu, en novembre 2014, l'agrément de gestion des Fonds de Placements collectifs en Titrisation à travers sa filiale AttijariTitrisation, c'est au tour du troisième groupe bancaire marocain de lui emboîter le pas. En effet, BMCE Bank a également créé une entité dédiée dénommée BMCE Capital Tritrisation. Dotée d'un capital de démarrage de 2 MDH, cette filiale directe de BMCE Capital (la banque d'affaires du groupe) devrait obtenir, à son tour, l'agrément d'exercice de la part du ministère de l'Economie et des Finances, apprend-on de sources proches du dossier. BMCE Capital Titrisation devrait vraisemblablement opérer son baptême de feu en exécutant une opération de titrisation des créances hypothécaires de sa maison mère. Il faut dire qu'en étant en quête permanente de diversification de ses sources de refinancements à long terme, la titrisation partielle du portefeuille de BMCE Bank de crédits immobiliers qui totalise, à fin juin 2015, plus de 35 Mrds DH permettrait de refinancer la croissance tout en réallouant une partie des fonds propres durs vers d'autres priorités, telle l'expansion en Afrique. Au demeurant, l'arrivée de ce troisième acteur confirme la tendance d'un marché de la titrisation se polarisant autour d'entités gestionnaires qui sont toutes des structures captives (filiales de banques), même si l'acteur historique du métier au Maroc, en l'occurrence Maghreb Titrisation, compte, lui, dans son capital deux acteurs de référence (le CIH et la CDG) et à son compteur plusieurs opérations de titrisation en dehors du secteur bancaire (la dernière en date est celle menée au profit de l'ONEE pour un total de 1,3 Mrd DH). Le challenge pour les deux autres compétiteurs, c'est de gagner la confiance d'autres clients que leurs seules maisons mères respectives.