Le départ du holding privé du capital d'Axa Maroc a donné du tonus aux équipes pour montrer que finalement, avec ou sans l'ONA, la compagnie peut faire du chiffre. Axa Assurance Maroc s'est «rabattue» sur sa maison-mère pour continuer son bonhomme de chemin sans son partenaire stratégique ONA, qui détenait 49% du capital de la compagnie. Et les chiffres officiels sont là pour démontrer que finalement, le retrait du holding privé n'a que très peu impacté les performances de l'assureur. Au premier semestre 2007, le chiffre d'affaires de la compagnie a été arrêté à 1,427 milliard de DH contre 1,276 milliard pour la même période de l'année 2006, soit une croissance de près de 12%. En regardant de plus près, il s'avère que les résultats de certaines branches ont compensé les pertes accusées par d'autres. Par exemple, l'assureur devenu à 100% filiale d'Axa France a perdu un nombre de contrats collectifs conclus dans le cadre de l'activité Vie: gestion d'épargne retraite… Le portefeuille de l'activité bancassurance de la banque filiale de l'ONA, Attijariwafa bank en l'occurrence, a en effet migré vers sa compagnie d'assurance qui n'est autre que Wafa Assurance. Le chiffre d'affaires de l'activité Vie a régressé de près de 21%, et ce, probablement en raison de cette migration de portefeuille. La situation pourrait s'aggraver dès l'année prochaine. Pourquoi ? Lorsque l'ONA a décidé de se retirer d'Axa, le transfert du portefeuille s'est fait en deux temps. D'abord, les clients ayant souscrit aux produits de bancassurance ont signé des documents pour transférer, d'Axa vers Wafa Assurance, leurs cotisations qui démarrent en 2007. Les pertes ont été compensées Depuis le début de l'année, c'est donc Wafa Assurance qui gère cette partie. La deuxième étape devra normalement prendre effet dès le début de l'année prochaine. Le portefeuille cumulé, constitué chez Axa avant 2007, devra alors migrer vers Wafa Assurance dès le mois de janvier 2008. Les résultats d'Axa Maroc pourraient-ils être affectés davantage ? C'est une grosse somme d'argent, qui finalement passe d'un compte à un autre. Mais nous ne disposerons pas d'information relative à sa valeur. L'assureur veut garder l'information confidentielle… A noter que, par ailleurs, Axa Maroc n'a pas baissé les bras et a réussi à compenser, lors du premier semestre de l'année en cours, les pertes enregistrées. L'activité Dommages, et particulièrement l'assurance-auto, est venue à la rescousse. Elle a progressé de près de 20%. «Le départ de notre ancien partenaire stratégique a stimulé notre ambition. En effet, avec l'appui du groupe Axa, notre compagnie s'est fixé comme axes stratégiques l'accélération de son développement, l'amélioration de sa rentabilité et enfin la mise en place d'une stratégie commerciale focalisée sur la qualité de service. Cela se traduit par un développement de notre réseau de distribution qui augmentera chaque année de 10 nouveaux agents», explique-t-on auprès d'Axa Assurance. Axa Assurance Maroc est consciente que son divorce d'avec l'ONA ne se fera pas sans douleurs. Mais la compagnie essaie de combler la baisse de régime de certaines branches d'activité. La séparation a, en fait, surmotivé les troupes. D'autant plus que maintenant, et plus qu'auparavant, elle peut bénéficier de l'appui de sa maison-mère, davantage en termes d'expertise dans des domaines aussi divers que l'informatique et l'innovation des produits que des pratiques des différentes entités du groupe à travers le monde. Axa Assurance Maroc s'est prise en main. Elle veut d'ailleurs continuer à renforcer son image et développer de nouveaux produits comme Takaful. Dans la mouvance de ce qui se produit sur le marché des produits bancaires alternatifs (islamiques), la compagnie pourrait, dès l'année prochaine, lancer elle aussi des produits d'épargne répondant à la Chariaa. Une manière pour elle de se démarquer de la concurrence. Elle voudrait aussi revisiter ses process et développer des cultures de «service client». Comme quoi, il y a une vie après l'ONA.