Second mois de grève pour les étudiants des cinq facultés de médecine et de pharmacie du Royaume. Cette fois-ci, et à partir d'aujourd'hui, le débrayage lancé sera illimité, exception faite des services d'urgence et de réanimation. La série de réunions entre les étudiants en médecine et les représentants du ministère de la Santé aura été vaine. En effet, les deux parties ne sont toujours pas parvenues à une solution mutuellement acceptable. Résultat : les étudiants entament leur deuxième mois de grève à compter d'aujourd'hui. Ces derniers persistent et signent: la solution est entre les mains du ministère de tutelle. Mais il faut dire qu'il sera difficile d'arriver à un consensus, la liste des revendications étant longue, portant notamment sur l'amélioration des conditions des étudiants en médecine. Les blouses blanches font allusion aux conditions de formation au sein des CHU, à la hausse du montant de la bourse pour les étudiants en médecine et l'augmentation des salaires des internes et résidents, en plus du paiement des indemnités de garde. Mais le principal point d'achoppement est le service médical: les médecins demandent à ce que cela soit un choix et non une obligation. Car disent-il, la mise en application de ce service obligatoire ne garantit pas leur travail dans le secteur public. Houcine El Ouardi, invité de l'émission « Mounadarate » diffusée sur MFM, n'est pas de cet avis. Selon le ministre, « travailler dans le secteur public est conditionné par la réussite de l'examen ». Il précise en outre qu' «il ne s'agit là que d'une mouture et (qu'il est) prédisposé à modifier si (il) estime que les propositions des étudiants sont fondées ». Et pour défendre son projet, Houcine El Ouardi a rappelé que la répartition géographique des ressources humaines est déficitaire. « 45% des médecins exercent dans les régions de Casablanca et Rabat, alors que le rural n'en dispose que de 45% » a-t-il déclaré. Les professeurs de médecine à la rescousse Réunie la semaine dernière, la Coordination nationale des professeurs des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, affiliée au Syndicat national de l'enseignement supérieur, a publié un communiqué dans lequel elle rejette l'avant-projet de loi sur le service obligatoire pour les lauréats des facultés de médecine publiques. De ce fait, les professeurs disent soutenir la grève des étudiants en médecine. S' adressant au chef du gouvernement, ils réclament «l'ouverture d'un débat national qui verra la participation des étudiants, des médecins résidents et internes afin d'éviter une année blanche dans les facultés de médecine et de pharmacie au Maroc ».