Aviculture. Si en l'espace d'une année et demi, Zalagh Holding a procédé à trois opérations capitalistiques successives de plus de 500 millions de DH, aujourd'hui, cet opérateur de premier plan du secteur avicole marocain attire sur son tour de table un partenaire industriel américain. Par Adama Sylla Après l'ouverture de son capital en 2013 à la SFI (filiale de la Banque mondiale), qui a investi à cette occasion 24 millions de dollars, puis une double émission obligataire de 350 millions de DH (31,6 millions d'euros) levés directement sur le marché marocain en novembre dernier, et un placement privé de 125 millions réalisé à Londres auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Zalagh Holding fait entrer à nouveau à son tour de table Seaboard Corporation. Le conglomérat américain basé dans le Kansas, opérant notamment dans l'élevage ainsi que dans la logistique agricole et maritime, doit investir environ 176 millions de DH pour s'adjuger 12 % du capital du géant avicole marocain. Pourquoi ce rapprochement ? Seaboard se contentera-t-il de son rang de partenaire financier ou sera-t-il aussi un partenaire industriel ? Selon des sources proches de la société, le rapprochement entre Zalagh et Seaboard (en tant que partenaire industriel) interviendrait dans une logique de développement de nouveaux marchés, particulièrement en Afrique subsaharienne où le groupe américain est déjà implanté et a développé une expertise dans des secteurs considérés à fort potentiel par le holding marocain. Au delà de son impact important sur la capitalisation du Groupe, ce partenariat apporterait à Zalagh Holding une flexibilité financière et des relais de croissance additionnels, notamment à travers une installation nouvelle du Groupe dans un des pays ciblés par les deux partenaires, un projet de croissance externe, ou un accompagnement industriel dans certains métiers avicoles où les deux groupes disposent d'atouts complémentaires. Quatre opérations capitalistiques successives Toujours est-il qu'avec l'entrée de ce nouvel actionnaire américain, la part de la famille Chaouni dans le capital de Zalagh passe de 82,09% à 70%. Mais aujourd'hui également, avec ces quatre opérations capitalistiques successives, le géant marocain, jusque-là inconnu du grand public, sort de l'anonymat. Créé pourtant depuis 1974, il est le seul groupe avicole marocain à couvrir via ses 18 filiales toute la chaîne de valeur, de l'importation de matières premières agricoles à la production de nutrition animale, en passant par l'accouvage, l'abattage et la production de produits dérivés comme la charcuterie. Et le résultat ne se fait pas attendre sur le terrain : le groupe qui importe près de 1,4 million de tonnes de matières agricoles, produit près de 50 millions de poussins de chair et plus de 2 millions de dindonneaux, abat environ 20 000 tonnes de dinde et 5000 tonnes de poulet, contrôle à lui seul des parts de marché de 22 % dans l'accouvage et autant dans l'abattage industriel de volaille. Seulement, son activité a semblé stagner ces quatre dernières années. Et Zalagh Holding veut se donner les moyens de doper son business. Ainsi, depuis l'année dernière, il déroule un plan de 400 millions de DH sur trois ans. En effet, le groupe de la famille Chaouni est en train d'accroitre les capacités de production de nutrition animale, ainsi que celles d'accouvage de poussins et de dindonneaux et aussi mettre en place de nouvelles fermes d'élevage de dindes.