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Zalagh Holding : «La possibilité d'une introduction en Bourse n'est pas une option à exclure...»
Publié dans Finances news le 04 - 12 - 2014

Zalagh Holding a réalisé deux émissions obligataires : une par appel public à l'épargne d'un montant global de 350 MDH, et la seconde par placement privé auprès de la BERD pour 125 MDH. Même si ce n'était pas requis, le groupe a tenu à obtenir une notation auprès d'une grande agence internationale pour donner un maximum de confort à ses investisseurs. Les banques d'affaires Ascent Capital Partners et BMCE Capital Conseil sont intervenues en tant qu'organismes conseils et coordinateurs globaux relativement à l'opération d'émission obligataire. Ascent Capital Partners a agi en tant que conseil financier exclusif de Zalagh Holding dans le processus de notation auprès de Fitch Ratings.
Ali Berbich, président du Directoire de Zalagh Holding, revient en long sur les derniers évènements-phares ayant marqué le développement du groupe.
Finances News Hebdo : Fondé il y a près de 40 ans, quelle place occupe le Groupe Zalagh sur l'échiquier économique ?
Ali Berbich : Zalagh Holding est aujourd'hui le premier groupe avicole intégré au Maroc, présent sur l'ensemble de la chaîne de valeur avicole. Zalagh Holding emploie aujourd'hui plus de 1.700 personnes et regroupe près de 15 filiales opérant sur l'ensemble du territoire national et s'articulant autour de cinq pôles d'activités : importation de matières premières agricoles, nutrition animale, accouvage, élevage avicole, abattage de volailles et production de produits élaborés à base de viande de volaille. Les marques-phares du Groupe commercialisées sur le marché marocain sont «Alf Al Maghrib» dans le secteur de la nutrition animale et «Dindy» pour la production de viandes de volailles et de charcuterie. Notre Groupe a généré un chiffre d'affaires consolidé de près de 3,6 milliards de dirhams en 2013.
F.N.H. : Quels sont les axes du modèle industriel de Zalagh ?
A. B. : Notre groupe a opté depuis 5 ans pour un modèle d'intégration à travers l'ensemble de la filière. Nous avons aujourd'hui pour ambition de renforcer cette intégration dans l'optique d'atteindre une taille significative afin d'être à même de répondre aux nouveaux défis d'un Maroc compétitif et mondialisé. Nous avons également fixé pour chacune de nos filiales l'objectif d'atteindre l'excellence industrielle tout en intégrant un modèle de promotion sociale et citoyenne.
F.N.H. : Un commentaire sur la santé des fondamentaux commerciaux et financiers de la holding ?
A. B. : Notre résultat opérationnel courant consolidé (IFRS) a plus que triplé entre 2011 et 2013, témoignant ainsi du renforcement de nos fondamentaux commerciaux et financiers, élément qui a facilité l'ouverture de notre capital à la SFI, la réalisation de nos deux émissions obligataires et le gage de confiance qui nous a été accordé par des investisseurs étrangers et locaux de premier plan.
F.N.H. : Quel est l'objectif de l'emprunt obligataire lancé récemment et les raisons du choix de ce canal de financement ?
A. B. : Tout d'abord, il y a lieu de rappeler que Zalagh Holding a réalisé deux émissions obligataires : une par appel public à l'épargne d'un montant global de 350 millions de dirhams et la seconde par placement privé auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement «BERD» d'un montant global de 125 millions de dirhams.
Ces deux émissions nous ont permis de lever des fonds importants à un coût très optimisé, tout en contribuant à la réalisation des objectifs suivants :
Financer le programme d'investissement entamé en 2014 suite à l'entrée de la SFI dans notre tour de table;
Subvenir aux besoins en fonds de roulement générés par le développement des différents pôles d'activité et disposer de la trésorerie nécessaire pour permettre à la société de saisir des opportunités d'acquisition;
Diversifier nos sources de financement externes ;
Refinancer une partie des dettes existantes au niveau des filiales du Groupe;
Consolider notre image auprès des investisseurs institutionnels à travers une visibilité accrue sur le marché des capitaux.
F.N.H. : Qu'en est-il de la récente la notation de long terme «B+» avec perspective «Stable» par l'agence de notation internationale Fitch Ratings et à quelle ambition de développement, probablement à l'international, répond-elle ?
A. B. : - La société a fait l'objet d'une notation par l'agence de notation Fitch Ratings qui lui a attribué la note nationale long-terme B+, perspective Stable.
- Bien qu'une notation n'était pas requise pour réaliser notre émission obligataire, nous avons tenu, préalablement à toute opération d'émission, à obtenir une notation auprès d'une grande agence internationale pour donner un maximum de confort à nos investisseurs (en tant que nouvel émetteur et leader dans notre secteur d'activité) à travers notre gage de transparence, de bonne gouvernance d'entreprise et d'ouverture à toute opinion qualifiée et indépendante qui leur serait émise sur notre société. Cette notation appuie également la volonté d'institutionnalisation du Groupe, en ligne avec les meilleurs standards internationaux et dans le prolongement de l'entrée de la SFI dans notre tour de table en novembre 2013.
F.N.H. : Quelle appréciation faites-vous de cette notation, d'autant que vous êtes le premier groupe privé à faire l'objet d'une telle notation ?
A. B. : Cette notation a constitué effectivement une première au Maroc pour une société privée (hors institutions financières). Nous pensons que l'attribution d'une telle notation par l'agence internationale Fitch Ratings récompense les efforts d'institutionnalisation entrepris par notre société depuis quelques années et sa position de leader national du secteur avicole.
F.N.H. : Peut-on avoir plus de détails sur les banques d'affaires qui vous ont accompagné sur ce projet ?
A. B. : Les banques d'affaires Ascent Capital Partners et BMCE Capital Conseil sont intervenues en tant qu'organismes conseils et coordinateurs globaux relativement à l'opération d'émission obligataire par appel public à l'épargne. Sur la même opération, BMCE Bank est intervenue en tant qu'organisme de placement et établissement domiciliataire assurant le service financier de l'émetteur. Concernant l'opération de placement privé auprès de la BERD et le processus de notation auprès de Fitch Ratings, Ascent Capital Partners a agi en tant que conseil financer exclusif de Zalagh Holding. Cette dernière est une banque d'affaires indépendante basée à Casablanca et focalisée sur les métiers de la «corporate finance» à travers l'Afrique.
F.N.H. : Une introduction en Bourse, ne figure-t-elle pas parmi vous projets futurs ?
A. B. : Sur le court terme, nous envisageons de nous focaliser essentiellement sur la mise en place de notre programme d'investissement pour renforcer notre intégration verticale, sur l'amélioration de notre productivité et sur la réalisation de synergies intra-groupe additionnelles. Toutefois, dans le moyen à long terme, la possibilité d'une introduction en Bourse n'est pas une option à exclure si elle s'avère la mieux adaptée à nos objectifs stratégiques et si les conditions de marché le permettent.
F.N.H. : Aujourd'hui, comment se positionne le groupe par rapport à la concurrence ?
A. B. : Zalagh Holding est le seul acteur marocain présent à travers l'ensemble des maillons de la filière avicole à travers le Royaume. Depuis sa création en 1974, Zalagh Holding est resté fidele à ses valeurs et atouts qui sont : savoir-faire industriel, exigence relative à la qualité de ses produits, faculté d'adaptation aux transformations impactant ses lignes de métier, loyauté envers tous ses partenaires, et enfin promotion d'un développement durable des zones rurales du Maroc.
Concernant la concurrence, Zalagh a plutôt des concurrents par ligne de métier. Elle se positionne sur chacune de ces lignes soit en tant que leader, soit en tant que challenger direct.
F.N.H. : Vous avez été parmi, sinon les pionniers du secteur avicole. Avec près d'une quarantaine d'années d'expérience sur le terrain, quelle rétrospective faites-vous de l'évolution du secteur et quels sont les freins à son développement ?
A. B. : Au cours des 40 dernières années, nous avons effectivement assisté à une mise à niveau de la filière avicole face aux défis découlant de la mondialisation et des accords de libre-échange ratifiés par le Maroc avec plusieurs espaces économiques. A ce titre, les professionnels du secteur ont mis en oeuvre une stratégie de mise à niveau du secteur – en étroite collaboration avec le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, le ministère des Finances et le Crédit Agricole du Maroc – incluant notamment son organisation en associations interprofessionnelles et le déploiement du Plan Maroc Vert.
Si l'aviculture marocaine dispose aujourd'hui d'une infrastructure favorable à des conditions de production optimales, elle pâtit néanmoins de quelques dysfonctionnements liés notamment à une intégration verticale insuffisante des différents maillons de la chaîne avicole, à un partenariat peu ancré entre les divers opérateurs et à une forte influence des intermédiaires, tant en amont de la filière qu'à son aval. C'est pourquoi notre intégration nous permet de pallier une grande partie de ces dysfonctionnements, d'être moins vulnérables aux variations de prix dans nos segments d'activité et de capter un maximum de marges au sein du Groupe.
F.N.H. : Quelles sont vos perspectives de croissance ?
A. B. : La vision stratégique adoptée par Zalagh Holding s'articule autour des axes suivants :
Renforcement de son intégration verticale ;
Accompagnement de la croissance et de la modernisation du secteur avicole ;
Amélioration continue de sa rentabilité et de sa productivité ;
Développement de nouveaux produits et marchés ;
Etre un acteur de 1er plan en matière de création d'emplois, de respect de l'environnement, d'engagement social et citoyen, et de qualité de produits/services à nos clients et partenaires.
Dans ce cadre, notre Groupe a entamé et ambitionne de réaliser sur la période 2014-2016 un important programme d'investissement d'un montant avoisinant les 400 millions de DH et visant le développement et la modernisation de l'ensemble de ses pôles.
Ce programme d'investissement a été entamé en 2014 suite à l'entrée de la SFI dans notre tour de table, et financé à hauteur d'environ 100 millions de DH en fonds propres.


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