Dans un contexte de crise financière qui secoue le monde, et de forte baisse des investissements directs étrangers au Maroc, avec plus de 20% l'année dernière, il faut saluer l'excellente nouvelle de l'investissement par un consortium koweitien de plus 2,8 milliards de DH dans l'opérateur télécoms Wana. La performance est d'autant plus intéressante que beaucoup de médias ne donnaient pas cher de la peau de Wana, après la démission de Saad Bendidi par le conseil de l'ONA le 11 avril 2008, pour avoir opéré de mauvais choix stratégiques, notamment le choix de technologie CDMA, et présenté un business plan irréaliste. A l'époque, les actionnaires ONA et SNI avaient pourtant insisté sur le fait que si des erreurs stratégiques avaient été faites, le projet restait un « bon projet», et avaient rappelé leur engagement à poursuivre le développement de Wana en renforçant le pilotage stratégique confié à la SNI depuis juillet 2008. Malgré les affirmations rassurantes des actionnaires, de nombreux médias ne manquaient pas de s'interroger avec inquiétude sur le devenir de Wana et sur l'incapacité présumée de la SNI et de l'ONA de financer l'aventure coûteuse des télécoms. Se battre «à armes égales» Moins d'un an après, Wana a obtenu une licence GSM qui va lui permettre de se battre «à armes égales» contre Maroc Telecom et Méditel, et de nouveaux actionnaires marquent leur confiance dans la viabilité d'un troisième opérateur de télécommunication au Maroc, avec un investissement très important en montant et avec une prime significative par rapport au montant investi par l'ONA et la SNI (on parlerait de plus de plus 50% de prime). Des experts du monde des télécoms soulignent aussi que Zain peut grandement aider Wana à construire sa place sur le marché marocain. L'opérateur télécoms Zain a déployé des réseaux GSM dans plus de 20 pays et est réputé pour ses innovations comme le «One Network», qui permet à ses abonnés de recevoir les appels gratuitement et de téléphoner sans surcoût lors de leur déplacement dans plus de 17 pays. Pour un familier du groupe, par cette opération, «l'ONA et la SNI ont le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière car ils ont gardé le contrôle d'un projet à fort potentiel de croissance, ils ont partagé le risque et le poids du financement avec d'autres investisseurs et ils vont bénéficier des synergies avec un grand opérateur international».