La Direction des Domaines poursuit sa contribution à la promotion du secteur de l'habitat. Ce ne sont pas moins de 3.700 hectares qui seront cédés à Al Omrane. La mobilisation du foncier relevant du Domaine Privé de l'Etat (DPE) pour la promotion du secteur de l'habitat s'apprête à passer à la vitesse supérieure. En effet, l'Etat va céder au groupe Al Omrane 3.700 hectares sis dans 35 villes du Royaume. Une convention sera signée dans ce sens dans les prochains jours entre le ministère des Finances et celui de l'Habitat. Cette cession fait suite à des négociations qui ont été entamées il y a plusieurs mois avec la Direction des Domaines relevant du ministère des Finances, à en croire une source chez Al Omrane. Des sources proches du dossier ont expliqué que les termes du marché entre les deux parties sont très clairs. D'un côté, Al Omrane s'engage à produire d'ici 2012 (contrat-programme avec l'Etat) une bonne partie de ce que la déclaration gouvernementale prévoyait comme unités de logements à construire. Il s'agit, entre autres, de la promotion de l'offre de logements à 140.000 DH, d'habitat social et d'habitat pour la classe moyenne. En contrepartie, le gouvernement s'engagera sur trois volets principaux. Une réserve foncière pour 22.000 logements Le premier concerne la mise à la disposition par l'organisme public d'une assiette foncière à puiser, notamment, dans la réserve du domaine privé de l'Etat. Le deuxième volet est d'ordre pécuniaire et concerne les enveloppes à prélever aussi bien du Budget de l'Etat que des différents fonds publics d'investissement (Fonds Hassan II et Fonds de solidarité habitat), pour les réallouer au budget d'investissement d'Al Omrane. Le troisième volet de ce contrat-programme porte sur l'accompagnement, l'Etat s'engageant, à travers ses différents départements ministériels et collectivités locales, à doter les projets d'Al Omrane en équipements publics et autres infrastructures. Ces équipements seront notamment assurés par les ministères de l'Equipement, de l'Intérieur, de la Santé et de l'Education nationale. Toujours est-il que sur le premier volet, qui concerne la cession du foncier public, une source chez Al Omrane tient à apporter une précision. «Cette opération n'est pas un renforcement de monopole, encore moins des transactions commerciales passées entre l'Etat et l'une de ses entreprises publiques à des conditions préférentielles», dit-elle. Selon notre source, il s'agit uniquement de permettre, notamment sur le plan financier et foncier, à Al Omrane de mener à bien les opérations de restructuration urbaine, de lutte contre l'habitat insalubre et de développement de nouveaux produits d'habitat, qui figurent parmi ses priorités. Pour l'heure, le holding public d'aménagement dispose d'une réserve foncière qui permettrait de construire 22.000 logements, alors que l'objectif, calculé selon les besoins, est de 130.000. Selon une source proche du ministère des Finances, ce foncier n'est pas cédé gratuitement à Al Omrane. Le prix du m2 nu serait de 60 DH. Mais, une fois viabilisé, ce prix va même plus que quadrupler d'après les estimations d'Al Omrane : le terrain, une fois viabilisé, devrait coûter 270 DH le m2. Sur la base de 60 dirhams le m2, cela fait un coût de viabilisation de 210 DH le m2. Quoi qu'il en soit, d'autres cessions devront être signées entre le ministère des Finances et celui de l'Habitat au courant des quatre prochaines années. Les données sur les terrains demandés sont en cours d'examen afin de retenir ceux susceptibles d'être mobilisés pour les projets d'habitat. Il faut dire que les terrains mobilisés pour l'habitat connaissent une augmentation substantielle (soit 9.703 hectares entre 2004-2007 contre 3.414 hectares durant la période 1999-2003).