Hassan Bertal, directeur général adjoint, en charge du Marché de l'Entreprise chez Attijariwafa Bank. La banque renforce sa proximité auprès des TPE. Un dispositif spécifique d'accompagnement a été mis en place. L ongtemps laissées-pour-compte, les TPE sont désormais au centre de toutes les attentions. Les pouvoirs publics et surtout le secteur privé se mobilisent fortement ces dernières années pour soutenir et promouvoir la Très Petite Entreprise(TPE) à travers des stratégies bien ficelées. Constituant 80% du tissu économique national, avec 50% des emplois, les très petites entreprises jouent un rôle important dans la dynamique économique du pays. Un rôle qu'on ignore souvent compte tenu de leur taille souvent jugée « insignifiante». Selon les statistiques officielles(Haut Commissariat au Plan), le Maroc compte aujourd'hui 3 millions de TPE dont les 2/3 sont dans l'informel, sans oublier que pas moins de 60.000 très petites entreprises voient le jour chaque année. Des statistiques très éloquentes qui ont mis la puce à l'oreille des banquiers de la place. Ces derniers ont compris que la TPE est dorénavant un allié de taille. « La TPE est de plus en plus au centre des préoccupations des dirigeants politiques et des acteurs économiques aussi bien des pays développés que des pays émergents et en développement. Cette catégorie d'entreprise est extrêmement importante et stratégique pour le développement de notre pays. La TPE est devenue un enjeu majeur pour l'économie marocaine et le système financier marocain», fait remarquer Hassan Bertal, directeur général adjoint chargé du Marché de l'Entreprise chez Attijariwafa Bank. A la faveur d'une conférence de presse le 15 mai dernier à Casablanca, Hassan Bertal a, en effet, dévoilé le dispositif d'accompagnement de la TPE mis en place par Attijariwafa Bank. Ainsi, la banque entend mobiliser une enveloppe de 5 milliards de DH pour financer 20.000 nouvelles TPE en 2014. Précisons toutefois que ce financement vise les sociétés réalisant un chiffre d'affaires de moins de 3 millions de DH, donc il s'agit vraiment de la très petite entreprise. Les montants de crédits octroyés dans le cadre de cette opération vont osciller entre 50.000 DH et 1 million de DH, avec des taux en fonction du risque encouru. Il faut aussi savoir que la banque s'engage à donner des réponses aux très petits entrepreneurs, demandeurs de crédits, sous 48 heures pour des montants pas trop élevés et ne nécessitant pas forcément de garanties de la part du client. Un partenaire privilégié de la TPE Soulignons qu'en matière de risque, la banque a mis sur pied un process spécifique pour la TPE. Et ce n'est pas tout, Attijariwafa Bank est bien décidée à renforcer sa proximité auprès des TPE. « Cette démarche structurée ne date pas d'aujourd'hui, elle remonte à l'année 2010. Attijariwafa Bank a toujours été la banque des entreprises », rappelle Hassan Bertal. Pour mener à bien sa politique de séduction, la banque a mis en place un réseau de 11000 agences, dont une centaine de centres d'expertise appelés Centres TPE en vue de servir les clients sur l'ensemble du territoire. Attijariwafa Bank se veut donc le partenaire privilégié des très petits entrepreneurs à travers un accompagnement au quotidien. « Les TPE expriment un souci d'accompagnement qui n'existe pas ou bien pas suffisamment au Maroc », souligne le directeur général adjoint de Attijariwafa Bank. Selon lui, des actions spécifiques afin de toucher les entreprises de toutes les régions du Royaume ont été initiées. Ces actions ciblent notamment les prescripteurs et les associations professionnelles dans le but de mieux répondre aux attentes des TPE. Une caravane TPE nationale a d'ores et déjà été lancée depuis le 5 mai. Elle sillonnera tout le Royaume jusqu'au 6 juin à travers 27 grandes étapes. Par ailleurs, la banque compte également mobiliser un financement de l'ordre de 10 milliards de DH cette année pour les PME. Soulignons qu'Attijariwafa Bank détient une part de marché de 28% sur le segment Entreprise. « L'objectif pour nous est de passer la vitesse supérieure. Si nous faisions un auparavant, nous voulons désormais passer à 10 », conclut Hassan Bertal.