Hassan Baraka termine sa préparation pour le défi qu'il s'est lancé de rallier les cinq continents à la nage. Entre régime spartiate et préparation mentale, le champion enchaîne les entraînements. Pour Hassan Baraka, l'échéance du défi à relever est imminente. Le sportif se prépare en effet, activement, à cet objectif de joindre les cinq continents à la nage. En fait, il est dans sa dernière phase de préparation. Ce qu'il a annoncé officiellement à la presse nationale et internationale. Il faut rappeler que l'idée a germé dans son esprit depuis déjà un certain temps et met tout en oeuvre pour la réaliser. A ceux qui en doutent, il répond : "on me dit souvent que je passe à côté de ma vie lorsque je me couche tôt pour me lever aux aurores et être dans l'eau à partir de 6h du matin. J'affirme que pour moi, c'est ma conception de la vie et je veux aller jusqu'au bout". Il faut dire que le sportif n'est pas à son premier défi et compte déjà plusieurs expériences à son actif. Il a commencé par une tentative de rejoindre l'équipe du Real Madrid, lorsqu'il vivait en Espagne. Ce premier échec ne le découragera pas pour autant. Il se tourne alors vers le Rugby et rapidement, pourra évoluer au sein de l'équipe de la Mission française de Madrid, dans l'équipe régionale et fédérale dans les différents championnats. Ce n'est que lorsqu'une blessure à l'épaule marque la fin de sa carrière de Rugbyman qu'il se tourne vers le triathlon. A ce moment, il figure parmi les espoirs minimes. De fil en aiguille, ce jeune homme qui a fait du sport sa raison d'être a amorcé un nouveau virage: celui de la compétition personnelle. Il lui fallait un exploit à la mesure de ses ambitions: ce sera de traverser à la nage le Detroit de Gibraltar, depuis l'Espagne jusqu'au Maroc. Il le réalise avec brio, dans le sens inverse des patéras, et évidemment l'exploit est chargé de symboles. Il s'agissait de rejoindre le Maroc à la nage, contrairement à ceux de nos concitoyens qui tentent l'aventure et illégalement dans l'autre sens et avec tous les risques que cela comporte. Un projet chargé de symboles politiques Depuis, le projet de Hassan Baraka a pris de l'ampleur et a évolué dans le management sportif. Il se rendra rapidement compte que les possibilités de mise en oeuvre au Maroc n'avaient aucune commune mesure avec ceux déployés en France. Un exemple, entre autres de la disproportion des moyens: l'équipement du centre sportif où il passera un stage et qui dispose d'une technologie consistant à aider le corps à se régénérer dans un bain à -110°. De quoi donner des frissons aux spécialistes. Dans un tel contexte, il réalise qu'il lui faut un symbole fort, comme réunir des continents. Et ce sera à la nage. Il a déjà rallié l'Europe et l'Afrique. Maintenant ce sera le tour de l'Afrique et du Moyen Orient, l'Asie et l'Océanie, mais également l'Amérique et l'Asie et l'Europe avec l'Asie. "Le plus dangereux dans ces traversées, ce ne sont pas les requins, mais les méduses", plaisante-t-il, joyeusement. Question préparation mentale, Hassan affirme être au point : "au bout d'un moment, et lors de l'effort, c'est dans la tête que tout se passe. Je me concentre et je nage pour ma mère et ma grand-mère, mais aussi pour ceux qui m'encouragent avant l'épreuve", explique-t-il. Il faut dire que pour ce fan de films épiques, où les hommes transcendent leur condition humaine pour entrer dans la légende, ce challenge est dans la droite ligne de ses aspirations profondes: être le premier marocain à relever un défi sportif, lourd de sens politique.