La nouvelle Agence de développement des investissements va se concentrer sur les zones d'activités relatives à l'industrie, AU commerce et AUX NTI. D'autres agences s'occuperont des autres secteurs. Le gouvernement El Fassi a élaboré un projet de loi qui va dans un sens autre que celui que les anciens gouvernements avaient voulu prendre. Il y a des années, feu Abderrazak El Mossadeq, alors ministre des Affaires Générales, avait milité pour faire regrouper en une seule institution tous les organes faisant de la promotion de l'investissement : le Centre Marocain de Promotion des Exportations, la maison de l'artisan, l'Office National Marocain du Tourisme et la direction des investissements extérieurs. Certains des concernés avaient fait du lobbying. Le projet est mort né. Quelques années plus tard, Ahmed Réda Chami, ministre du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles Technologies, reprend le dossier en main. Son département a concocté un texte de loi portant création de l'Agence Marocaine de Développement des Investissements (AMDI). Les dispositions relatives à la direction des Investissements Extérieurs sont alors abrogées, ainsi que le décret royal portant création d'un Centre d'accueil et d'orientation des investisseurs. Selon l'intitulé de l'AMDI, l'on pourrait s'attendre à ce que cette instance se consacre principalement à la promotion nationale. En fait, selon un professionnel qui suit de près la politique des investissements engagée depuis des années, la nouvelle Agence, qui devrait être opérationnelle dans les mois à venir, devrait plutôt porter l'accent sur l'industrie, le commerce et les nouvelles technologies de l'information en particulier. Il est vrai que dans les textes, l'AMDI est chargée d'entreprendre toute action de promotion et de communication, d'assurer une veille pour s'aligner sur les concurrents, d'organiser des salons, des séminaires, des conférences et de définir des indicateurs de performance relatifs aux investissements… Mais il n'en demeure pas moins qu'une bonne partie de ce texte de loi consacre d'autres missions à l'Agence. Et c'est une nouveauté. Industrie, commerce et nouvelles technologies L'AMDI va porter davantage d'intérêt à l'industrie, au commerce et aux nouvelles technologies en se chargeant de développer des zones d'activités, des espaces intégrés destinés à accueillir des opérateurs desdits secteurs en leur offrant des services connexes dédiés. Quid des autres secteurs ? Selon notre source, leur développement et leur promotion se feront à travers d'autres départements. Pour ne citer qu'elles en exemple, la Société Marocaine d'Ingénierie Touristique (SMIT) devrait s'attaquer au tourisme et l'Agence de Développement Agricole (ADA) à la mise en place du plan Vert. En d'autres termes, elle aura à sa charge, entre autres, de jouer le rôle d'intermédiaire entre l'agriculteur, l'investisseur et l'administration, de gérer des partenariats avec les investisseurs institutionnels et sociaux (recherche des fonds) et de lancer des projets concrets. Chaque département souhaite donc gérer ses propres dossiers. «Cette nouvelle politique ne va pas trop servir l'intérêt général. L'aspect de la promotion nationale est quelque peu mis à mal», confie notre source. Et de poursuivre : «la tendance mondiale est à la capitalisation des ressources. Nous risquons d'avoir une déperdition et de la confusion tant au niveau du message que de l'image». De toutes les manières, la voie est maintenant tracée. Il n'y a plus qu'à appliquer la loi. Outre ses missions « classiques », l'AMDI devra aussi élaborer les études préalables à l'identification et au choix des zones d'implantation des programmes d'investissement. Elle devra également établir des études relatives à l'apurement de l'assiette foncière de ces zones d'activités. Il est également question qu'elle élabore des études relatives à la réalisation des projets d'aménagement de ces zones, des plans de lotissement devant supporter les projets et les plans d'occupation des sols. Autre mission attribuée à l'AMDI, et non des moindres : le placement de ces zones auprès d'investisseurs en vue de leur aménagement, de leur exploitation et de leur gestion. Pour arriver à réaliser toutes ces besognes, il faudrait doter l'Agence non seulement de ressources humaines mais aussi de moyens financiers. Car les prérogatives de l'AMDI sont renforcées. ◆