Le golf. Un business en vogue qui a poussé Onapar, la filiale de l'ONA spécialisée dans l'immobilier et les services, à créER une structure dédiée. Seulement, ce sont les résultats d'une étude en cours qui détermineront si l'activité golf sera sous-traitée ou gérée en propre à travers «La Marocaine des golfs». Quel projet touristique d'envergure digne de ce nom ne prévoit pas aujourd'hui un parcours de golf ? Et pourtant, les golfs au Maroc sont largement déficitaires. Aujourd'hui, les projets de réalisation de golf se multiplient alors même qu'au Maroc, il n'y a qu'un seul parcours rentable, au sens économique du terme: le golf d'Agadir. Pourquoi? «Et bien tout simplement parce que les promoteurs de ce projet ont veillé à créer une animation autour de ce golf: hôtels, restaurants, événements …. qui permettent d'assurer une clientèle certaine et régulière à ce golf», explique Abdelmjid Tazlaoui, PDG d'Onapar, filiale immobilière du groupe ONA. Mais si la plupart des golfs au Maroc sont déficitaires, il n'en reste pas moins qu'ils permettent d'améliorer la rentabilité des projets immobiliers à vocation touristique. Un constat qui l'a poussé à créer en début d'année La Marocaine des Golfs. «Je tiens simplement à dire que la structure que nous avons mise en place est encore une coquille vide contrairement à ce qui a été dit dans la presse. Nous avons simplement déposé le nom, pour en disposer au moment voulu. L'entité créée ne possède pas encore d'actifs, ni de compte bancaire par exemple. Les deux golfs que nous possédons continuent pour l'instant à être gérés comme auparavant». Cependant, Onapar effectue une étude en interne, pour savoir quel est l'impact exact d'un golf sur la rentabilité d'un projet immobilier touristique et vice-versa. En d'autres termes, y a-t-il une synergie entre immobilier et golf? Les conclusions de cette étude seront connues à la fin du premier semestre 2008. «Cela dit, je reste intimement persuadé qu'une plate-forme golfique doit être habillée d'hôtellerie, d'animation… », insiste M. Tazlaoui. Un potentiel «tiroir-caisse»… Mais sans attendre les résultats de cette fameuse étude, il semble évident que la synergie existe, au vu du nombre de projets touristiques qui se dotent d'un golf. «Seulement ce qu'il faut savoir, c'est qu'un golf 18 trous coûte en moyenne 100 millions de DH, la variable la plus importante étant le prix du foncier», explique le PDG d'Onapar, et par ailleurs président et administrateur de La Marocaine des Golfs. Un coût que la plupart des golfs ont dû mal à amortir, sans compter que les coûts d'entretien sont excessivement importants. D'autant plus qu'aujourd'hui, pour répondre à la définition internationale d'un golf touristique, il ne faut pas moins de 36 trous. Or le Maroc n'offre que deux parcours de cet acabit: le Golf du Soleil à Agadir (36 trous), et bien entendu le Royal Golf Dar Essalam de Rabat (45 trous). Triste performance pour une destination qui souhaite se positionner parmi les destinations golfiques de la planète. Cependant, cela démontre que le potentiel existe, puisque seuls deux golfs sur les 17 existants sont aux normes internationales. Ce n'est donc pas pour rien que les groupes immobiliers qui se développent dans les résidences touristiques lorgnent sur le business des golfs. Cela constitue un argument de vente conséquent, puisque selon les statistiques internationales, 1/3 des golfeurs dans le monde prennent des vacances de golf. Ce qui équivaut pour le Maroc, si l'on prend uniquement en compte les marchés cibles du golf touristique - à savoir le Royaume-Uni, la Suède, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Espagne, l'Italie, la Suisse, la Belgique - à plus de 3, 5 millions de golfeurs touristes. Et ce n'est pas tout, le marché du golf connaît une croissance 2,5 fois plus importante que le marché touristique global. Sans compter que les golfeurs dépensent quotidiennement 30% de plus qu'un touriste classique. Avec de telles conditions, il est alors difficilement imaginable de voir Onapar se désengager de la gestion de ses golfs, vu la manne financière qu'ils représentent. D'autant plus que la filiale de l'immobilier de l'ONA n'est plus simplement aménageur mais également développeur : Onapar compte se lancer courant 2008 dans l'hôtellerie.