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El Himma-CGEM : Les raisons de l'opération séduction
Publié dans Challenge le 05 - 07 - 2008

El Himma face au patronat, c'est une circonstance hautement intéressante dans les annales actuelles du business et de la politique au Maroc. Le pourquoi du comment.
J'ai beaucoup travaillé avec vous du temps où j'étais au ministère de l'Intérieur, et certains d'entre vous se rappellent certainement encore de cette époque. Je connais vos préoccupations. Le patronat doit être rassuré et sécurisé pour pouvoir avancer». Cette proclamation émane de l'homme-dynamo du Mouvement de Tous les Démocrates. Et si ce n'est pas une déclaration d'amour, cela y ressemble drôlement. Les faits remontent à il ya une quinzaine de jours. En marge d'une réunion tenue par le MTD à Casablanca, une rencontre est initiée entre celui-ci et la CGEM. A cette occasion, Fouad Ali Al Himma s'est livré à un véritable exercice de séduction sur une frange du patronat… apparemment déjà totalement acquise à sa cause. Ce qui était impensable il y a quelques années est devenu aujourd'hui une réalité anodine. Il faut dire que le balisage a commencé depuis plus de trois ans. A l'époque, la confédération patronale dirigée par Hassan Chami et soutenue par le Premier ministre d'alors Driss Jettou était en fronde contre certains «cercles rbatis proches du pouvoir». La mèche avait été allumée en juillet 2005 par le président de la CGEM lors d'une interview accordée à l'hebdomadaire La Vérité et dans laquelle Hassan Chami disait tout le mal de tous ceux qui empêchaient le gouvernement (personne n'ignorait les relations amicales entre Chami et Jettou) d'accomplir sa mission. La sortie du patron des patrons était très peu appréciée dans la capitale du royaume. L'homme, que beaucoup dans l'entourage royal ne portaient pas dans leurs cœurs, avait décidément franchi une ligne rouge. La charge est alors sonnée par celui qui était ministre de l'Intérieur, Mustapha Sahel. L'objectif étant d'accorder le temps économique avec le temps politique.
Objectif :
normaliser la CGEM
Une première tentative a déjà eu lieu en 2003 lors du renouvellement des instances de la confédération patronale. Le jeune président de la fédération des PME-PMI, l'une des plus actives et des plus influentes de la CGEM, Adnane Debbagh, est convaincu par des missi dominici qu'il peut détrôner Hassan Chami. C'était mal connaître la réticence de la majorité des patrons par rapport aux «politiques » de Rabat. Selon un des dirigeants du syndicat des patrons, les cicatrices de la campagne d'assainissement étaient encore vivaces à cette période. Les gros bonnets du capitalisme marocain qui s'étaient tous ligués contre Chami n'ont pu inverser la tendance. Ce dernier a pu remporter, certes difficilement, un second mandat à la tête de la CGEM, fort de l'appui de Driss Jettou qui jouissait d'un capital-confiance énorme auprès de la plupart des patrons. Dans les salons cossus de la colline d'Anfa, le nom d'El Himma revenait très souvent comme l'instigateur de «cette tentative d'OPA » hostile. Ce n'était pas là toute la vérité. Depuis l'avènement de Mohammed VI, les observateurs les plus avertis parlent d'un partage des rôles dans les hautes sphères du pouvoir. « Il y a ceux qui gèrent le politique et ceux qui s'occupent de l'économique. Le problème, c'est que les deux finissent toujours par se télescoper », affirme un fin connaisseur des arcanes du pouvoir. Et pour preuve, il y a deux ans, quand Fouad Ali Al Himma décide de nouer le dialogue avec Mohamed Sassi et Mohamed Hafid, il les rencontre alors à Bouznika chez Aziz Akhennouch et en présence de Mustapha Bakkouri, deux poids lourds de la scène économique nationale. Si depuis la fin des années quatre-vingt, la méfiance s'était installée entre Rabat et Casablanca, pour la nouvelle équipe au pouvoir, il fallait rétablir les ponts et normaliser ces relations afin que le patronat participe au chantier de modernisation du pays sous la houlette du monarque. Il fallait également gommer une anomalie qui consistait dans l'alignement de la CGEM sur le gouvernement de Driss Jettou. Chose qui ne plaisait ni aux gros patrons ni aux « politiques ». En plus, les uns et les autres voulaient un patronat en phase avec la nouvelle « philosophie » du pouvoir. Hassan Chami, homme des années soixante-dix, n'était pas la personne idoine. Le nom de Moulay Hafid Elalami, à la fois bien vu de Rabat et proche des grosses fortunes du royaume, fait son chemin pour succéder à Hassan Chami. Il sera le seul candidat et bénéficiera de suite d'un préjugé très favorable et même d'une caution morale auprès des « cercles du pouvoir ». Le lien était enfin renoué. Mais s'était-il jamais réellement rompu ? «Bien sûr que non», claironne un patron casablancais. Les contacts n'ont jamais cessé entre les «politiques», et à leur tête Fouad Ali Al Himma, et les patrons. Parmi les happy few qui avaient leurs entrées à Rabat figurent des noms comme Mohamed Bensalah de Holmarcom, Aziz Akhenouch d'Akwa, Abdelmajid Tazlaoui, DG de ONAPAR et Samir Abdelmoula de COMARIT pour ne citer que les plus en vue. Ils ont également une autre particularité, c'est qu'ils sont tous très proches de Fouad Ali El Himma.
Les patrons, partenaires
stratégiques du MTD
Alors quand le MTD organise une rencontre à Casablanca, il est hors de question de ne pas se rendre chez le patronat. L'acte est plus symbolique qu'autre chose. En effet, l'activisme frénétique du Mouvement pour Tous les Démocrates intrigue les hommes d'affaires. Certains d'entre eux l'ont bien accueilli dans les régions, mais pour la majorité, le MTD relève plutôt des habituelles manœuvres politiciennes qui les révulsent. Alors quand l'ancien ministre délégué écoute les doléances des patrons, et surtout lorsqu'il les rassure par rapport à la sollicitude qu'a le souverain à leur égard, ils sont bien sûr très réceptifs. Cette rencontre permet au véritable patron du MTD de marquer un autre point par rapport, cette fois-ci, aux partis politiques. Aussi bien avant qu'après les élections, aucun parti n'a su se montrer attractif et convaincant envers le patronat. Celles parmi les organisations politiques qui disposaient de relais au sein du patronat sont aujourd'hui en difficulté. La vieille bourgeoisie fassie, qui soutenait l'Istiqlal, est largement dépassée.
Les hommes d'affaires qui se retrouvaient dans des formations comme le RNI ou l'UC traînent le pied et l'USFP a, quant à lui, toujours du mal à séduire le capital et cela pour des raisons essentiellement idéologiques. C'est donc un boulevard qui se présente au MTD, qui met les bouchées doubles pour compléter les parties d'un puzzle qui semblait indéchiffrable.
Trois décideurs dans la mêlée
Mohamed Bensaleh
le plus discret
Mohamed Hassan Bensaleh est l'une des figures du renouveau du capitalisme marocain. Quand il hérite de l'empire de son père, feu Abdelkader Bensaleh, ce jeune et discret patron multiplie les efforts afin de sortir de la crise et moderniser le groupe familial. Il diversifie les partenariats et restructure les filiales. Aujourd'hui, Holmarcom est fortement présente dans l'assurance, l'agroalimentaire, la distribution et l'immobilier. Le jeune patron, connu pour ses talents de diplomate et de fin négociateur, a su perpétuer les liens qu'avait déjà établis son père avec le monde politique. Il fait partie de ces hommes d'affaires qui savent pertinemment qu'entre politique et économie, le lien est ténu.
Aziz Akhannouch
le plus politisé
C'est certes le plus politisé des patrons marocains, mais également l'un des plus riches. Présent dans le secteur énergétique et dans celui de la presse. Le fils de feu Ahmed Oulhaj est un excellent navigateur dans les lieux de la politique.
Il a su rebondir il y a quelques années alors qu'on le croyait totalement écarté par la nouvelle équipe au pouvoir pour accointance avec Driss Basri. Aujourd'hui à la tête de la région du Sous-Massa-Draa et du ministère de l'Agriculture, il est en train de réussir son entrée dans le monde politique…Fort de l'amitié et de l'appui de Fouad Ali Al Himma.
Moulay Hafid
Elalamy
le plus médiatisé
C'est un come-back fulgurant qu'est en train de réussir l'ancien prodige de l'ONA, qui avait disparu pendant quelques années. Après l'affaire AGMA, il fait le sous-marin en attendant des jours meilleurs. Ces jours-là ne tardent d'ailleurs pas à revenir.
A la tête du holding Saham, il réoccupe rapidement le haut de la scène médiatique en multipliant les acquissions et les résultats positifs avant d'être propulsé à la tête de la CGEM. Si Moulay Hafid n'est pas
un modèle de discrétion, tout le monde lui reconnaît son bagout et son fort potentiel… de séduction.


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