Pourquoi le réaménagement et l'exploitation du parc Sindibad intéressent autant de sociétés ? La question n'est point anodine. Si des appels d'offres pour d'autres parcs casablancais n'ont pas rencontré le même succès, c'est parce le package ne comportait pas un attrait de profitabilité. D'abord, l'info. 20 sociétés ont retiré le dossier d'appel à manifestation d'intérêt «Sindibad», à savoir «Actif Invest», «Al Ajial Real Estate SA», «Al Amine», «Alliances», «Casa Prestige Mall SA», «CGI», «City Cap», «Europtima-SARL», «General Contractor Maroc», «Ghitasitrallah», «Groupe Palmeraie Développement», «Intervante Maroc», «Lady Développement», «Menzeh Diafa», «Neo Invest Africa SE», «Saham», «Sonasr SA», «Tassnim International d'Investissement», «Upline Securities» et «Ynna Holding». Qu'est-ce qui explique donc cet attrait ? Les appels d'offres lancés auparavant par les communes pour le réaménagement et l'exploitation des autres parcs de la ville n'ont suscité aucun intérêt. Prenons le cas du Parc Yasmina (Ligue arabe). Les appels d'offres lancés ont rapidement accroché l'année dernière une entreprise espagnole. Pas pour longtemps, puisque la société ibérique se désengage aussi vite. Faute d'avantages attractifs? Effectivement, ces avantages concernent les projets immobiliers, synonymes d'une profitabilité certaine. Ces avantages que ne dégageait aucunement le parc Yasmina, sont offerts par l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) du parc Sindibad. L'objectif de l'AMI est de trouver un opérateur qui aura en charge l'aménagement, l'équipement et l'exploitation du parc d'attraction Sindibad et l'aménagement, le développement et la commercialisation du site dit «Carrière Schneider». Le futur délégataire s'engagera à aménager, équiper et exploiter un parc de loisirs sur la totalité du site actuel du parc Sindibad, tout en sauvegardant tout l'espace vert qui l'intègre, à reloger directement la totalité des familles de bidonvillois concernées par cette assiette foncière, à aménager un parc archéologique à proximité du site des fouilles actuelles et à réaliser un musée archéologique sur une partie du foncier domanial de la carrière Schneider, et à aménager et valoriser le reste de l'assiette foncière domaniale, en y réalisant un programme immobilier avec une composante hôtelière, une composante résidentielle et une composante bureau. Et c'est cette dernière composante des exigences du cahier des charges qui intéresse le plus, ou qui incite les sociétés candidates à entrer en course. Des 70 hectares, superficie totale de la zone Sindibad, 30 hectares sont voués aux projets immobiliers (hôtel, résidences, restaurant…). La structure de l'offre financière Mais il ne faut pas se laisser impressionner par le nombre important de sociétés sur la liste d'attente. Quelques exigences peuvent cependant emboîter le pas à certaines d'entre elles, comme la solidité financière, l'expérience dans la gestion des parcs de loisirs et des parcs d'attraction, l'adossement à des cabinets d'architectes de renommée et l'offre financière. Pour des sociétés qui ne peuvent répondre à certaines de ces conditions, et pour ne pas perdre la course à mi-chemin, elles sont déjà en train de dénicher des alliances profitables. Concernant le budget total d'investissement, on prévoit un nouvel investissement de plus de 450 millions de DH pour le parc d'attraction pour en faire un parc de loisirs de dimension internationale digne d'une grande métropole telle que Casablanca, une contribution de 40 millions de DH pour la construction et l'équipement d'un musée archéologique, une contribution non déterminée pour le relogement de plus de 930 bidonvillois et le développement d'un projet immobilier intégré comprenant résidences, hôtels et bureaux. Ces deux participations seront déterminées par les sociétés intéressées dans leur business plan respectif. Un autre challenge qu'il faudra réussir pour gagner le grand pactole. ◆