L'Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME) a rendu public, lundi 23 décembre à Casablanca, son rapport pour la période 2022-2023. En voici les points clés: Hausse des créations d'entreprises face à une recrudescence des dissolutions Croissance des créations d'entreprises personnes morales et physiques entre 2017 et 2023, passant de 80.273 à 96.442, soit une augmentation de 20%. Les créations sont majoritairement des micros entreprises à 99%. Les secteurs de l'information et de la communication, des activités immobilières, de la santé humaine et de l'action sociale, ainsi que des autres activités de services et des activités de services administratifs et de soutien ont vu leur niveau de création d'entreprises dépasser celui d'avant la pandémie Ces chiffres seraient encore plus élevés si l'on incluait les entreprises inactives n'ayant pas officiellement déclaré leur fermeture. D'après l'étude menée avec la Banque Mondiale, 7,3% des entreprises sont restées inactives pendant au moins deux années consécutives. Lire aussi | 15% des entreprises marocaines (seulement) sont dirigées par des femmes Les entreprises de moins de 5 ans d'âge ont été les plus vulnérables à ces chocs, le taux de dissolution les concernant est passé de 2% en moyenne avant la crise du Covid-19 à 17,2% dans la période post-Covid. Progression plus rapide des implantations des PM dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima Le nombre de créations dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi a connu des évolutions importantes entre 2017 et 2023, respectivement de 74% et 94% leur parts sont passées respectivement de 10,7% à 11,8%, et de 10,3% à 12,6% sur la période étudiée. En revanche, on enregistre une augmentation plus prononcée des dissolutions dans les régions de Souss-Massa, Fès-Meknès, Marrakech-Safi. Lire aussi | Entreprises publiques : un gouffre financier à réformer en urgence Seules les « activités spécialisées, scientifiques et techniques » ont réussi à réduire le rythme de leurs dissolutions après la pandémie, tout en ayant une baisse de leur part passant de 10,5% en 2017 à 9,5% en 2023. Un impact inégal des crises successives Une légère baisse de la prédominance des grandes entreprises, dont la part dans la valeur ajoutée totale des EPMA (Entreprises personnes morales actives) est passée de 68,5% en 2017 à 67,6% en 2023, tandis que celle des TPME a progressé de 31,5% à 32,4 %. Les grandes entreprises ont vu leur part passer de 63% en 2017 à 66% en 2023. Ces évolutions reflètent l'impact inégal de la crise sanitaire et celui de la reprise économique qui s'en est suivie, les entreprises de petite taille, en plus d'être moins résilientes, étant confrontées à des conditions de marché défavorables. Evolution sectorielle et régionale du chiffre d'affaires et de la valeur Sur la période 2017-2023, près de 72% du chiffre d'affaires reste concentré dans 3 sections d'activités à savoir le commerce, avec une part stable de 35,2%, de l'industrie manufacturière, qui a vu sa part augmenter à 24,1%, et de la construction, dont la part a enregistré une baisse de 13,6% à 12,4% en 2023. Lire aussi | Remise sur les pénalités de retard : une opportunité pour les entreprises en difficulté 54% de la valeur ajoutée reste concentrée dans les sections de l'industrie manufacturière avec une part stable de 21,3%, du commerce à 20,6% et de la construction à 11,4%. En multipliant leur valeur ajoutée par plus de deux fois sur la même période, les activités spécialisées, scientifiques et techniques ont affiché la progression annuelle la plus importante. Evolution positive du Crédit Bancaire et répartition asymétrique des financements 148 937 entreprises ont bénéficié de crédits en 2023, soit une hausse de 5% par rapport à 2022. L'encours total a atteint 622,1 milliards de dirhams, avec une croissance de 2% sur un an. La région Casablanca-Settat domine, avec : 63% de l'encours total des crédits avec 42% des entreprises. La région Rabat-Salé-Kénitra suit, avec 19% de l'encours pour 15,1% des entreprises. Les crédits se concentrent dans : Commerce : 23,6% de l'encours, en baisse de 4,8%. Construction : 17,2% de l'encours et Industrie manufacturière : 16,3% de l'encours, bien qu'elle ne représente que 8,6% des entreprises. Lire aussi | La CNSS simplifie le contrôle de vie pour les pensionnés au Maroc Les entreprises âgées de plus de 10 ans captent 76,2% de l'encours. Les TPME ont reçu 41% des crédits, tandis que les grandes entreprises ont bénéficié de 59%, des proportions stables par rapport à l'année précédente. Emploi des femmes 59% du total des employées femmes ont perçu un salaire inférieur au SMIG, contre 53% pour les employés hommes. Pour les autres tranches de salaires, la part des employés masculins est supérieure tout en tendant à s'approcher de celle des employés féminins au fur et à mesure que ces tranches de salaires sont plus élevées. Les employés hommes sont majoritaires dans tous les secteurs d'activités, à l'exception de la santé humaine et action sociale, où la part des employées femmes représente 71%, et l'enseignement, où cette part s'établit à 70%. Lire aussi | La série de défaillances des entreprises de BTP s'allonge L'analyse couvre 373.835 EPMA, en 2023 contre 344.563 en 2022, les inégalités entre les genres sont reflétées également par le nombre des entreprises dirigées par des femmes, la part de celles-ci, est aux alentours de 15% depuis 2020. Le taux d'accès au crédit bancaire par les entreprises dirigées par des femmes n'a pas dépassé 14,6% et la part des prêts dont elles ont bénéficié représente à peine 11,3% de l'encours total des crédits bancaires.