Faute de compromis avec les pilotes, Air Canada s'apprêterait au pire scénario du lock-out en milieu de semaine prochaine. À moins d'une entente sur «un arrêt ordonné», toutes les activités, y compris le vol Montréal-Casablanca, seront suspendues. Les quelque 5.200 pilotes de la compagnie réclament des augmentations salariales, dans le contexte de l'inflation et de l'envolée des prix dans le pays. Mais, la compagnie n'est pas disposée à s'aligner sur la valeur des hausses demandées. «Air Canada estime qu'il est encore temps d'en arriver à une entente avec son groupe de pilotes, si l'ALPA modère ses revendications salariales, qui dépassent largement la moyenne des hausses salariales au Canada», a déclaré Michael Rousseau, président et chef de la direction de l'entreprise, qui peaufine «les derniers détails des plans d'urgence visant à suspendre la plupart de ses activités». Lire aussi | Maroc : le transport aérien affiche une croissance record à fin juillet Les pourparlers entre la compagnie et l'Air Line Pilots Association (ALPA), qui représente les pilotes d'Air Canada et d'Air Canada Rouge, se poursuivent, mais les parties restent «très éloignées». À moins qu'une entente ne soit conclue, chaque partie peut déposer, dès le 15 septembre 2024, un préavis de grève ou de lock-out de 72 heures, ce qui déclencherait le plan de réduction des activités du transporteur sur trois jours. Michael Rousseau a assuré qu'Air Canada ferait tout pour «protéger nos clients d'un arrêt de travail de plus en plus probable», mais que l'entreprise pourrait «prendre la décision extrêmement difficile d'amorcer l'arrêt ordonné des services d'Air Canada». Lire aussi | La RAM ouvre une liaison Casablanca-Toronto à partir du 8 décembre «Nous sommes conscients des inconvénients que cette situation pourrait causer à nos clients, et nous en sommes désolés. Cependant, un arrêt ordonné est la seule option responsable à notre disposition», a expliqué M. Rousseau. Contacté par nos soins, la représentation d'Air Canada à Casablanca a affirmé ne disposer d'aucune information supplémentaire et nous a dirigé vers le site officiel de la compagnie. Pour le moment, c'est le flou total à tous les niveaux. Même la direction est suspendue au conclave des pilotes de l'ALPA en fin de semaine à Toronto pour connaître le dénouement de la situation, quoique la tendance générale semble aller vers une grève générale. Les négociations entre les deux parties se poursuivent depuis juin dernier sans résultat. Lire aussi | Commande de 188 avions: la RAM entame des pourparlers avec Airbus, Boeing et Embraer «Air Canada a le pouvoir d'éviter une grève et les importantes perturbations que cela occasionne pour les voyages aériens, mais elle doit commencer par se montrer sérieuse à la table de négociation et reconnaître la valeur que nos pilotes apportent à la société aérienne», a asséné Charlene Hudy, présidente du Conseil exécutif supérieur (CES) d'Air Canada auprès de l'ALPA. Si la compagnie impose une grève ou un lock-out et une fermeture opérationnelle, «nous devons faire en sorte que nos pilotes soient pleinement soutenus, car ils seront dispersés dans le monde entier», a-t-elle lancé.