Alors que le conseil d'Administration d'Air France-KLM s'apprêterait à entériner, ce jeudi, la nomination du numéro 2 d'Air Canada, Benjamin Smith, à la tête de la compagnie, l'intersyndicale des salariés du groupe franco-hollandais est montée au créneau en jugeant « inconcevable » la désignation d'un dirigeant étranger. L'intersyndicale, qui a mené quinze journées de grève depuis février pour une augmentation salariale, estime que le successeur de Jean-Marc Janaillac, qui avait démissionné il y a trois mois après le rejet par référendum d'un projet d'accord salarial au sein de la compagnie, doit faire sienne « la défense des intérêts de notre compagnie nationale » et avoir « une connaissance fine (…) du modèle social français« . « Il est inconcevable que la compagnie Air France, française depuis 1933, tombe dans les mains d'un dirigeant étranger dont la candidature serait poussée par un groupe industriel concurrent (Delta Airlines)« , indique un communiqué signé par neuf organisations, parmi lesquelles le puissant SNPL, premier syndicat de pilotes de la compagnie, la CGT ou l'UNSA. Côté direction de la compagnie, dont l'Etat français est actionnaire à hauteur de 14,3%, aucun commentaire n'a jusqu'à présent été fait. Son porte-parole s'est contenté de réaffirmer que le processus était toujours en cours et qu'aucune décision n'était prise. Le président du puissant SNPL, Philippe Evain, avait déjà promis dimanche « quinze jours de grève » si la nouvelle direction refuse de reprendre les négociations sur les salaires à la rentrée. Certains syndicats, dont Force ouvrière, des personnels au sol d'Air France s'opposent, par ailleurs, à la rémunération que devrait percevoir le nouveau PDG, qui pourrait atteindre, selon le journal Libération, 3,3 millions d'euros, soit trois fois plus élevée que celle de son prédécesseur. Pour élargir la liste des candidats examinés pour ce poste, en y ajoutant des profils internationaux venant du monde aérien, le conseil d'administration d'Air France-KLM avait dû proposer une augmentation de 300 pc du salaire du nouveau PDG. Dans l'attente de cette nomination, l'action Air France-KLM a clôturé mercredi en tête de l'indice SBF 120, avec un gain de 1,59% à 8,92 euros, soutenue par la perspective d'une fin prochaine des incertitudes sur la gouvernance du groupe. → Lire aussi : Air France-KLM: nombre de passagers en hausse de 1,7% en juillet