Le bilan d'étape de la feuille de route relative au décongestionnement du port de Casablanca est positif. Malgré une tendance à la hausse du trafic des conteneurs et de la cargaison moyenne des navires à fin 2008, dépassant le pic de l'été 2007 qui a causé la paralysie du port, des signes de décongestionnement et d'amélioration du trafic pointent à l'horizon de cette infrastructure portuaire. C'est au siège de la CGEM que les signataires de la feuille de route (ministères du Commerce et de l'Industrie, de l'Equipement et des Transports, la CGEM, l'administration des douanes et l'agence nationale des ports « ANP ») se sont donné rendez-vous pour faire une évaluation d'étape. Les premiers résultats des actions entreprises, six mois après la signature de la feuille de route le 14 décembre 2007, sont convaincants : meilleures conditions de transit durant les premiers mois de l'année 2008, baisse des attentes des navires, réduction du délai de séjour à 8,98 jours au lieu de 13 jours, et une baisse conséquente du coût de passage portuaire. Des extensions réalisées et d'autres en cours Si l'on tient compte des deux principaux objectifs de ce plan d'urgence, que sont le développement rapide des infrastructures et équipement portuaires et la réduction du délai de séjour des conteneurs à 8 jours au lieu de 13 en 2007, on peut avancer que les réalisations sont sur la bonne voie. Les actions programmées à fin mai 2008 ont été concrétisées. Sur le plan des infrastructures, le deuxième terminal à conteneurs concédé à Somaport, d'un investissement de 545 MDH, sera mis en exploitation en septembre 2008, et atteindra son régime de croisière en décembre de la même année. Sa capacité est de 300.000 EVP, ce qui va porter la capacité totale du port à 1.000.000 EVP. Cependant, même avec ce renfort d'infrastructures, le port connaîtra une congestion à l'horizon 2015. Pour parer à cette situation dès maintenant, un appel d'offres sera lancé prochainement pour le démarrage des travaux d'un troisième terminal d'une capacité de 500.000 EVP, dont la mise en exploitation est prévue pour fin 2010. En sus de cela, 10 hectares supplémentaires ont été mis en service dans le cadre de l'extension des zones de stockage des conteneurs. 6 autres hectares sont en cours d'aménagement. Sur le plan du renforcement des équipements portuaires, Marsa Maroc a acquis et mis en service 9 chariots cavaliers. Un port de passage, non de stockage Concernant le deuxième objectif, celui de la réduction du délai de séjour des conteneurs, en plus de la mise en service d'un site web par Marsa Maroc renseignant sur la situation des conteneurs, une mesure efficace a été mise en branle. Il s'agit de la simultanéité des contrôles par les services de douane, du commerce et de l'industrie, de la direction du contrôle de la qualité et des services de la santé publique. Une zone de contrôle a été dédiée à cette nouvelle procédure, séparée de la zone d'exploitation, et de nouvelles zones de chargement de camions ont été mises en service. Dans la même ligne de mire, la revue en hausse de la tarification de magasinage des conteneurs au-delà de 7 jours s'est révélée être efficace et a permis de réduire considérablement les délais de séjour tardifs. Mais il ne faut pas omettre que la simplification des procédures administratives, dont la mise en place d'un système d'information de la communauté portuaire (Port Net) et du guichet unique, a beaucoup contribué à ce résultat. Cherchant à améliorer ces résultats, le comité de pilotage a lancé d'autres chantiers. Entre autres, on citera l'aménagement d'une MEAD dans la région d'Aïn Sebaâ (MITA) par Marsa Maroc pour augmenter la capacité de stockage (juin 2008), l'aménagement par l'ANP d'un centre et d'un parking pour camions dans la nouvelle ville de Zenata (décembre 2008), la mise en place d'un service de rendez-vous pour le chargement des camions en vue d'accélérer les rythmes de sortie et réduire la file d'attente des camions au port, la simplification de la procédure de récupération des connaissements aux banques par les réceptionnaires, et la vente, l'évacuation ou la destruction des marchandises en souffrance ou saisies dans un délai maximal de 45 jours à compter de la date de saisie. Ces actions, réalisées ou en cours, ont permis de traiter un trafic encore plus important que celui de la période de crise de 2007 dans des conditions plus favorables. Le rythme de croisière ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin. ◆