La nouvelle est tombée hier, le Mali, le Burkina, et le Niger quitte la CEDEAO. A l'heure actuel rien n'est encore clair. C'est dans un communiqué conjoint publié hier que les trois Etats ont décidé à la surprise de tous de quitter la CEDEAO. Les dirigeants des trois Etats sahéliens, « prenant toutes leurs responsabilités devant l'histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest », dit le communiqué lu sur les médias d'Etat de ces pays. Aujourd'hui même si cette décision fait couler beaucoup d'encre, dans les cercles diplomatiques, elle ne surprend guère. Un de nos contacts, ancien diplomate tchadien, nous confie qu'il était prévisible que ces trois Etats passent à l'acte. Lire aussi | Le Burkina Faso, le Mali et le Niger quittent la Cédéao « Avec les sanctions, les suspensions et surtout la pression pour le respect des engagements des calendrier électoraux, ces régimes ont décidé de sortir de la CEDEAO. Fermant la porte au passage au regard sur la gestion de leur régimes ». La Cedeao, « sous l'influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations », dit le communiqué conjoint. La crise de la CEDEAO... Depuis quelques années il y a un véritable bras de fer entre la CEDEAO et ces trois pays. Cette décision risque davantage de fragiliser cette union sachant que le Mali, le Niger et le Burkina ne sont pas de petits Etats dans ces alliances régionales. Sur le plan économique, selon les observateurs, elle pourrait produire des effets considérables, par exemple pour la circulation des biens et des personnes, pour les trois pays concernés, dépourvus d'accès à la mer, et pour la région. Elle suppose aussi des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxe, avec des retombées sur les prix. Rappelons que dernièrement, le blocus commercial impulsé par la CEDEAO au Niger a fait grimper le prix des denrées alimentaires et créé une pénurie de produits essentiels, notamment de médicaments. Dans la région, les conséquences de ce bras de fer ont été également enregistrées. Dans une note, les commerçants du nord du Nigeria ont dénoncé les conséquences économiques de la fermeture de la frontière avec le Niger, qui deviennent insupportables en raison des pertes qu'ils subissent. Lire aussi | CAN 2023: Pourquoi il faut redouter l'Afrique du Sud, prochain adversaire des Lions [Vidéos] Selon eux, ce sont près de 13 milliards de nairas, soit un peu plus de 143 millions de dirhams, qui sont perdus chaque semaine. Avec cette nouvelle configuration de retrait, les impacts risquent d'être énormes. Dans un communiqué récent, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se déclare « déterminée à trouver une solution négociée à l'impasse politique » après l'annonce du retrait immédiat du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l'organisation, selon un communiqué publié à Abuja. La Commission de la CEDEAO affirme que le Burkina Faso, le Niger et le Mali restent des membres importants de la Communauté, et l'Autorité des chefs d'Etat reste engagée à rechercher une solution négociée à cette impasse politique. Toutefois, elle indique n'avoir pas encore reçu de « notification formelle directe » concernant le retrait des trois pays.