Je ne suis pas internaute, je n'ai aucune relation avec le clavier, mais j'essaye de m'adapter en mobilisant mon entourage. Mais moi je signe ce que j'écris, de mon vrai nom, j'affiche ma photo et je suis prêt à livrer mon adresse. Je me fais régulièrement insulter sur le net. Je ne réponds pas, parce que c'est toujours le même refrain, qui porte sur ma vie privée et non pas sur ce que j'écris. Or, de mon point de vue, seule ma femme a le droit de discuter ce chapitre. Le plus ennuyeux c'est que mes détracteurs sont tous masqués. Ils utilisent des pseudos. L'un d'entre eux, en particulier, prend ses fantasmes pour la réalité et se fait appeler le Parisien. Il m'a attaqué des dizaines de fois sur le même thème, l'alcool. S'il était plus perspicace, il pourrait me trouver quantité de défauts que je n'ai aucun mal à avouer. Les sites qui acceptent ce genre de commentaires sont pénalement responsables. Au nom de la liberté d'expression, ils laissent passer n'importe quoi, y compris des commentaires diffamatoires. J'ai même lu des attaques contre la personne du Roi, par des algériens, sur un site prétendument marocain, je suis donc en bonne compagnie. Le sujet est très sérieux. Qu'un farfelu s'invente une identité virtuelle, crée une page facebook et y déverse ses frustrations, on n'y peut rien et c'est un problème universel. Mais les sites dits d'information sont responsables des commentaires qu'ils affichent. En l'absence d'une législation spécifique, c'est, par extension, le code de la presse qui s'applique. Et, on peut les attaquer en dehors de ce code, pour injures publiques et les poursuivre en droit commun. Rassurez-vous, je ne porterai jamais plainte contre personne, j'ai une sainte horreur des procédures. Mais le problème est grave et je vous appelle à y réfléchir. L'internet est un outil extraordinaire, mais l'anonymat qu'il permet attire les lâches et facilite les dérives. Les sites d'information et leurs administrateurs se doivent d'assumer leurs responsabilités. Ils n'ont pas le droit de mettre en ligne des insultes à la personne. On a déjà eu l'histoire Annouzla et Lakoom. On pourrait avoir des centaines de procès. La machine va s'emballer et on va encore parler de liberté d'expression. Ma position est invariable sur le sujet. Qu'un Marocain se déclare républicain est une opinion, qu'il insulte un individu, c'est un délit. Or, c'est l'exercice préféré des lâches. Si demain, un procureur poursuit un site parce qu'il a publié un commentaire diffamatoire, les juristes auront du mal à exciper du droit à la libre expression. Encore une fois, il ne s'agit pas de réclamer une législation répressive, qui sera de toutes les façons inefficace, mais juste de rappeler aux patrons des sites leurs responsabilités non pas juridiques, mais morales. Promouvoir la lâcheté, la veulerie, n'est pas la meilleure façon d'intervenir dans le débat public.