Alshaya, exploitant des enseignes H&M et Starbucks au Maroc, dit ne pas baisser les rideaux, en dépit des rumeurs de départ. Cependant, il va effectuer régulièrement une évaluation de son portefeuille de magasins pour assurer une présence adéquate et optimiser leur potentiel économique sur le territoire. Dans un contexte marqué par des rumeurs de départ des enseignes H&M et Starbucks du Maroc, le groupe koweïtien Alshaya, exploitant de ces marques, vient de clarifier sa position. « Nous restons plus que jamais impliqués dans la gestion de l'enseigne H&M au Maroc ; ceci en faisant un état des lieux régulier de notre portefeuille afin de garantir une présence adéquate de nos magasins aux emplacements les plus appropriés pour notre clientèle. Nous croyons au succès à long terme de la marque et restons à l'affût d'opportunités visant à optimiser son potentiel sur le territoire, ce qui peut parfois se traduire par des ajustements portés à notre réseau de magasins. Par ailleurs, nous continuerons à mettre en valeur l'ensemble de nos cafés Starbucks au Maroc », dit le groupe à Challenge. Comme on peut le souligner dans sa réaction, Alshaya affirme son engagement continu envers H&M et souligne sa volonté de maximiser le potentiel économique de la marque sur le territoire marocain. Parallèlement, le groupe confirme également son intention de maintenir et de valoriser ses cafés Starbucks au Maroc. Lire aussi | PLF2024. La première partie approuvée Alshaya assure qu'il reste étroitement impliqué dans la gestion de l'enseigne H&M au Maroc. Il va effectuer régulièrement une évaluation de son portefeuille afin de garantir une présence adéquate de ses magasins, en choisissant les emplacements les plus appropriés pour sa clientèle. Cette démarche s'inscrit dans la vision à long terme de la marque et traduit la volonté d'Alshaya de saisir toutes les opportunités visant à optimiser son potentiel sur le territoire. Cela peut parfois nécessiter des ajustements dans le réseau de magasins, mais cela ne remet pas en question la confiance d'Alshaya dans le succès futur de la marque H&M au Maroc. On comprend aisément pourquoi dans plusieurs centres commerciaux et malls, on constate que les magasins H&M sont fermés depuis plusieurs jours. Il s'agit certainement des points de ventes qui vont fermer, parce que pas rentables. Par ailleurs, Alshaya réaffirme son engagement envers les cafés Starbucks au Maroc. Le groupe continuera à mettre en valeur l'ensemble de ses établissements Starbucks, soulignant ainsi sa confiance dans le potentiel durable de cette enseigne sur le marché marocain. Cette déclaration revêt une importance économique significative, car elle témoigne de la volonté du groupe de maintenir et de développer ses activités au Maroc malgré les rumeurs de départ. La décision d'Alshaya de réévaluer son portefeuille de magasins et d'effectuer des ajustements témoigne d'une approche stratégique visant à optimiser les performances économiques de ses enseignes. Lire aussi | Sa Majesté le Roi effectue à partir de lundi une visite officielle à l'Etat des Emirats Arabes Unis Dans le contexte économique actuel, marqué par des défis et des incertitudes, cette annonce d'Alshaya envoie un signal positif aux investisseurs et aux acteurs du secteur. Elle démontre la confiance du groupe dans le potentiel du marché marocain et sa détermination à s'adapter aux évolutions du paysage commercial. Il convient de souligner que la présence continue d'enseignes internationales telles que H&M et Starbucks au Maroc contribue à la dynamisation de l'économie locale. Ces marques attirent les consommateurs et génèrent des opportunités d'emploi, tout en favorisant l'échange culturel et l'ouverture vers l'international. Des défis économiques et fiscaux persistants Il est important de souligner que les mesures prises par Alshaya ne sont pas liées aux boycotts contre les marques jugées pro-Israël, en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas. En réalité, les difficultés rencontrées par H&M et Starbucks au Maroc remontent à plusieurs mois, bien avant le déclenchement du conflit. La crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur le secteur commercial, et l'inflation croissante a également contribué aux difficultés économiques. Plusieurs facteurs expliquent la situation actuelle des enseignes H&M et Starbucks au Maroc. D'une part, les droits de douane sont jugés élevés et varient en fonction de la provenance des articles importés. Cette complexité et la fluctuation des taux peuvent poser des défis aux entreprises opérant au Maroc. D'autre part, la pression fiscale, en particulier la taxe professionnelle, représente un fardeau important pour les entreprises. Cette taxe est basée sur la valeur locative du commerce plutôt que sur le chiffre d'affaires. Des problèmes liés aux droits de douane, à la taxe professionnelle et la pression fiscale Mohamed Elfane, président de la fédération marocaine de la franchise, souligne que la problématique rencontrée par Alshaya est un problème plus global et généralisé. Il met en évidence la nécessité de résoudre les problèmes liés aux droits de douane et à la fiscalité pour favoriser le bon fonctionnement du secteur de la franchise et du commerce en général. Elfane propose une réduction significative des droits de douane, idéalement à 15-20% maximum, pour améliorer la compétitivité des entreprises marocaines. Il souligne également la nécessité de revoir le système de taxe professionnelle, qui est actuellement indexé sur le loyer des commerces et peut varier considérablement même pour des magasins occupant la même superficie et dans la même rue. Lire aussi | Najib Cherfaoui : « Il faut compter 1 milliard de dollars pour le lancement d'une compagnie maritime nationale viable » Elfane souligne que la différence de prix élevée due aux taxes élevées pousse les consommateurs marocains qui le peuvent à effectuer leurs achats à l'étranger. Comme palliatif à ces problèmes, il appelle à la mise en œuvre des mesures convenues lors des Assises de la fiscalité de 2019, notamment assujettir les opérateurs à seulement deux taxes : une commerciale et une autre taxe foncière.