Suite à l'annonce de la décision du Parlement de Bahreïn de suspendre ses relations économiques avec Israël en réponse à la situation à Gaza, les Accords d'Abraham vont-ils être remis en question ? Bahreïn, qui est le premier pays signataire des accords à prendre une telle mesure, envoie un message fort de désapprobation face à l'escalade de la guerre et aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le Parlement de Bahreïn a récemment annoncé la suspension de ses relations économiques avec Israël et le rappel de son ambassadeur en Israël, en réponse à la poursuite de la guerre à Gaza et aux opérations militaires menées par Israël. Cette décision intervient après une attaque perpétrée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a déclenché une offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza. Bien que cette décision ait été prise par la chambre basse du Parlement, elle n'est pas contraignante et le gouvernement bahreïni n'a pas encore confirmé cette mesure. Des responsables bahreïnis et israéliens ont également souligné que l'ambassadeur bahreïni n'a pas été rappelé, ce qui laisse planer une incertitude quant à la mise en œuvre réelle de cette décision. Lire aussi | Le Canada simplifie ses procédures d'immigration Bahreïn est pourtant l'un des pays du Golfe qui a entamé un processus de normalisation des relations avec Israël, allant jusqu'à signer un accord de défense entre les deux pays. Cependant, la poursuite de la guerre et l'escalade israélienne dans le non-respect de la loi humanitaire internationale ont poussé le Parlement bahreïni à exiger davantage de mesures de protection des vies des civils à Gaza et dans les autres régions palestiniennes. Le texte publié par le Parlement souligne également l'attachement et l'intérêt de l'émir de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, pour la cause palestinienne et le soutien du royaume à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant. Va-t-on vers un effet boule de neige ? La suspension des relations économiques entre Bahreïn et Israël constitue un geste significatif, d'autant plus que Bahreïn est le premier pays signataire des Accords d'Abraham à prendre une telle décision. Les Accords d'Abraham, signés par Israël, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc, visaient à normaliser les relations entre ces pays et Israël. Cependant, la situation à Gaza et l'attitude perçue comme va-t-en-guerre du gouvernement israélien vont-ils inciter certains pays à remettre en question cette normalisation. Dans un tel contexte, il convient de suivre de près l'évolution de cette situation et de voir si d'autres pays signataires des Accords d'Abraham prendront des mesures similaires en réponse à la situation à Gaza. Des répercussions économiques non négligeable La décision de Bahreïn de suspendre ses relations économiques avec Israël illustre les tensions croissantes dans la région et met en évidence les défis auxquels sont confrontés les pays signataires des Accords d'Abraham. Sur le plan économique, s'il y a un effet boule de neige, les suspensions de relations économiques pourraient avoir des répercussions importantes pour Israël, pouvant inclure des restrictions sur les échanges commerciaux, les investissements et les partenariats économiques. Ce qui pourrait également affecter les secteurs tels que le commerce, le tourisme et la coopération dans divers domaines. Lire aussi | Aide directe au logement. Le « OK » du gouvernement au projet de décret qui verrouille l'octroi des aides Alors que la guerre à Gaza se poursuit et que le bilan des victimes s'alourdit, il est essentiel de trouver des solutions pacifiques et durables pour parvenir à une résolution du conflit israélo-palestinien. Comme le souhaitent plusieurs pays, une solution à deux Etats peut contribuer à la stabilité dans la région. Cela impliquerait la création d'un Etat palestinien indépendant aux côtés d'Israël, avec des frontières sûres et reconnues.