Le marché parle de conflit de valorisation de la filiale immobilière de Ynna Holding. L'introduction est prévue pour ce semestre après l'ajustement du nouveau business plan de la filiale. Depuis que Miloud Chaâbi a annoncé l'introduction en bourse de Chaâbi Lil Iskane, le marché retient son souffle. Pour cause, la filiale du groupe Ynna est une immobilière, autrement dit une machine à cash implacable. Prévue en 2007, l'introduction en question n'a pas eu lieu. Entre temps, le groupe donne un os à la communauté financière en mettant la SNEP à la cotation. Ce retard et l'expérience de la SNEP y sont-ils pour quelque chose ? Pour les proches du groupe, le choix de l'introduction d'une société est dicté par l'opportunité du marché. «Il faut choisir le bon moment et la bonne valeur», disent-ils. Le marché a sa propre réponse. Des golden boys expliquent que le groupe a fait preuve d'intelligence en introduisant une entreprise chimique avant d'ouvrir le capital du fleuron familial. «L'engouement pour les sociétés immobilières promet une belle opération d'OPV sur Chaâbi Lil Iskane», précise l'un de nos financiers. Mais il reste à savoir pourquoi les Chaâbi hésitent toujours. Selon certaines mauvaises langues, le groupe bloque sur la valorisation de la filiale spécialisée dans le logement social. D'autres nuancent en affirmant que le groupe ajuste son business plan actualisé suite à des acquisitions de terrains destinés au segment de l'immobilier social et à celui du haut de gamme. Donc de nouveaux paramètres à mettre en place pour dissiper les craintes que pourrait engendrer, chez l'épargnant, la nouvelle politique fiscale du pays. «La question de la valorisation posera problème, dans la mesure où les Chaâbi considèrent la filiale immobilière comme plus puissante et plus grande que Douja Promotion Groupe Addoha», nous explique un financier de la place. Cela est d'autant plus déstabilisant que la rivale, pilotée par Anas Sefrioui, a été introduite en bourse à 585 DH par action. Et rappelez-vous que DPGA ne demandait que 2,7 milliards de DH en contrepartie de 4,7 millions d'actions, et qu'elle a reçu une offre virtuelle qui dépasse 15 fois les objectifs fixés par l'OPV. Les proches du groupe Chaâbi ont réponse à tout. Pour l'échéance de la cotation, ils renvoient aux déclarations d'Omar Chaâbi, vice-président du groupe, qui a soutenu dans la presse que l'OPV était prévue, au plus tard, pour la fin du premier semestre de l'année en cours. Dans la foulée, le vice-président explique à notre confrère Aujourd'hui le Maroc que le retard de l'OPV est dû à des «raisons administratives». Si l'échéance est plus au moins claire, la question de la valorisation reste toujours posée. Nos sources estiment que «c'est un faux problème». Elles expliquent que les Chaâbi profiteront de l'existence de deux sociétés cotées qui peuvent être des modèles de valorisation, Douja Promotion et CGI, en l'occurrence. Donc la valorisation par méthode des semblables serait plus facile à opérer pour les Chaâbi qu'elle ne l'était pour les Sefrioui. Ce qui laisse présager des niveaux de valorisation assez proches d'Addoha. Il est vrai que Miloud Chaâbi a soutenu, souvent, que sa société représente 5 à 7 fois celle de Sefrioui. Mais cet argument ne tient pas devant une valorisation qui tient compte des nouvelles donnes du marché, surtout le renforcement du pôle haut de gamme de Douja Promotion et la sécurisation de projets sociaux pour les cinq prochaines années. En revanche, l'actualisation du business plan reste un argument plausible qui pourrait justifier le retard de l'introduction. Et tout laisse croire que le mouvement de restructuration de la filiale de Ynna Holding apportera bientôt des surprises au marché.