Le retour de la confiance est nécessaire pour que les entreprises recrutent plus . Le secteur public est en train de faire un effort pour résorber le chômage. Dans la rémunération, la tendance est à l'individualisation. Challenge. Comment s'est passée la rentrée ? Ressentez-vous des effets de la crise ? Essaid Bellal. Nous constatons que depuis plusieurs mois, il y a une stagnation voire une baisse d'activité. L'an dernier, nous l'imputions à l'arrivée du nouveau gouvernement qui a entraîné un certain attentisme chez les opérateurs. Ensuite, nous n'avons pu que constater l'établissement de certaines erreurs comme celles relatives à la ponction directement des comptes bancaires de personnes suite aux avis tiers détenteurs (ATD). Ce genre de décision n'a fait qu'attiser des craintes chez les gens et troubler l'environnement. J'ai eu écho qu'à l'époque, beaucoup de personnes ont décidé de retirer leurs fonds du circuit bancaire. La vente des coffres-forts et leur importation aurait augmenté de manière vertigineuse. Nous pensions alors que ces erreurs, et d'autres, allaient être corrigées, la bonne année agricole (bonne pluviométrie) aidant. Mais ce ne fut pas vraiment le cas. Les périodes de congés et le mois de Ramadan n'ont pas non plus été favorables pour s'attendre au regain. A la rentrée, nous constatons que ce n'est pas le cas non plus. Il y a certes eu un petit frémissement parce que certains projets étatiques sont mis sur les rails. Mais ce n'est pas sur du long terme. Nous ne sommes pas arrivés encore à une réelle reprise marquée par des initiatives, des investissements qui reprennent... Le marché de l'emploi, lui, est relativement en berne. Nous espérions la reprise mais ce n'est pas encore le cas. Nous constatons qu'il y a beaucoup moins d'annonces qui sont publiées par contre, il y a des concours pour le compte d'établissements étatiques.... C. Le public prend-il la relève ? E.B. Le public a toujours été prépondérant par rapport au privé dans tous les secteurs. Malencontreusement, le privé n'a jamais été totalement libéré. C'est toujours l'Etat, à travers ses entreprises publiques, qui a été précurseur en matière d'évolution, de modernisation, de mise en place d'outils... Mais l'Etat ne les a pas toujours mis en place comme il faut. Notons que même pour l'investissement, le privé est dépendant de l'Etat (...) C. L'impact s'en ressent sur l'emploi... E.B. En effet. Il est certain qu'avec plus d'investissements, les portes sont ouvertes à la création d'emplois. En étant plus optimiste, en disposant d'une vision d'avenir claire, vous prenez plus de risques sur le futur, et donc vous recrutez en conséquence. Or, dans le cas contraire, les personnes préfèrent temporiser leur décision. Elles restent en retrait et ne prennent pas de risques. Aujourd'hui, nous sommes malheureusement psychologiquement dans un environnement de non prise de risques. En économie, c'est fatal. L'interview complète est disponible dans le Challenge #438, actuellement chez votre marchand de journaux.