L'impact de la crise sur notre économie est désormais avéré. Il est certes relatif et atténué par les bons fondamentaux dont on se targue, mais il est certain sur notre marché de l'emploi. Tout du moins pour les entreprises qui ont une activité tournée vers l'extérieur. Le textile, les équipementiers automobiles, l'aéronautique et le tourisme commencent à enregistrer un nombre accru de licenciements. Leurs clients sont principalement européens. Or, le vieux continent est marqué par un fort ralentissement de l'activité. Plus en amont, nos entreprises réajustent le tir en attendant les conclusions des comités sectoriels. Les professionnels évitent d'avancer des chiffres alarmants afin d'éviter un effet de panique chez les Marocains. État des lieux de cette situation où l'on pare au plus pressé en attendant des solutions globales. «On ne compte pas moins de 600.000 emplois supprimés, rien qu'en janvier. C'est un vrai raz-de-marée de licenciements». Pas de panique ! Le chiffre cité ne concerne pas le Maroc, mais les Etats-Unis. Toutefois, chez nous aussi, on licencie à tour de bras, même si les statistiques sont moins importantes. Les officiels ont eu beau se targuer des bons fondamentaux de notre économie, cela ne suffira pas à prémunir le royaume du cataclysme économique mondial. Les effets de la crise internationale se font déjà ressentir au pays de l'étoile Verte, et les calculs des entreprises se font de plus en plus étriqués. Des réajustements sont de mise, les bilans doivent s'alléger et le poste masse salariale doit passer au régime. Les premiers concernés sont bien sûr les filiales de multinationales et les entreprises qui ont une corrélation directe avec leurs homologues européens et mondiaux. «Les multinationales ont procédé à un gel de leurs plans de recrutement. Et même si leur activité au Maroc n'est pas en cause, il y en a qui ont annulé des opérations de recrutement prévues», explique Hamid Othmani, directeur LMS Organisation et RH. Ce constat est accablant, car cela augure d'un rétrécissement de l'offre d'emploi sur le marché. Mais il n'y a pas que les multinationales qui sont concernées. Les entreprises qui ont une activité tournée vers l'export sont d'autant plus touchées que leurs débouchés se font de plus en plus rares. La demande dans nos principaux pays partenaires connaît un très fort ralentissement. D'une part, pour une raison tangible qui revient à une baisse du pouvoir d'achat. Mais aussi pour des raisons psychologiques qui poussent les ménages à différer un certain nombre d'achats qui ne sont pas de première nécessité. Même les cigales deviennent des fourmis. Il n'est donc plus question de changer de voiture tous les ans, ou de s'acheter un énième jeans que l'on ne mettra qu'une fois avant de le ranger pour de bon dans un tiroir. Au grand dam des constructeurs automobile et des marques de prêt-à-porter mais aussi de leurs fournisseurs marocains, il faut ralentir la machine de production. Autrement dit, il faut moins de fourmis ouvrières en attendant que les cigales reviennent. Entre arrêt temporaire de production induisant un chômage technique et un dégraissage massif en attendant des jours meilleurs, les solutions diffèrent. Les entreprises exportatrices marocaines ne peuvent que suivre la tendance. Les secteurs les plus touchés par cette conjoncture sont le textile et les équipementiers automobile. Hamid Othmani constate «une augmentation des offres de compétences venant du secteur automobile». Ce n'est pas encore le sauve-qui-peut, mais ça y ressemble, car le secteur passe par une restructuration des RH indéniable. De là à avancer des chiffres, c'est une autre affaire. Les sources officielles se refusent à dresser un bilan à l'heure actuelle et préfèrent attendre d'avoir plus de visibilité. Le ministère de l'Emploi se refuse à tout commentaire. Même si les responsables n'expriment pas de refus direct, ils prétextent un débordement qui ne leur permet pas de répondre aux questions des journalistes. « La frilosité de Jamal Rhmani était justifiée tout compte fait », lance en off un proche collaborateur du ministre de l'Emploi. Rappelons que lors de la sortie médiatique de Rhmani organisée à la fin 2008 et dont l'objectif était d'annoncer les attentes de son département en termes de création d'emplois, ce dernier s'était montré très prudent, s'empêchant de se porter garant d'un quelconque exploit futur. Il avait ouvertement refusé de se prononcer sur un taux de chômage cible. Ceux qui l'avaient traité à l'époque de «craintif» se rattrapent aujourd'hui pour le qualifier de «raisonné». Aujourd'hui, l'on se demande par ailleurs de quel bâton magique s'armera le gouvernement pour assurer les 250.000 emplois qu'il a promis de créer annuellement. Sachant qu'à l'international, on bataille pour sauvegarder l'acquis. Le textile donne le ton Préserver l'existant. Ce vœu exprimé haut et fort en Europe, aux Etats-Unis et dans des économies développées semble devenir une hantise locale. Les cadres des filiales des multinationales appréhendent au quotidien que leur maison-mère déclare un plan social et que l'onde de choc ne les atteigne. « Ils sont scotchés à leur PC, naviguent en continu pour détecter la moindre alerte », caricature un consultant en RH. En effet, si ces cadres n'en sont qu'au stade de l'appréhension, certains de leurs concitoyens sont déjà passés à la trappe. Ils ne sont pas particulièrement cadres. Ils n'ont pas tous des salaires importants. Mais ils paieront le prix de la récession économique mondiale et de la dépendance de leur entreprise au carnet de commandes des donneurs d'ordre étrangers. Le premier secteur mis en péril est le textile, du fait qu'il est le premier pourvoyeur de main d'œuvre dans le secteur industriel. Officiellement, six usines basées à Salé ont mis la clé sous le paillasson. Il s'agit entre autres de Belle Trame, Alico et Mamsel, selon des sources concordantes. D'autres, forcées, leur emboîteront le pas. Les chiffres datant de novembre 2008, annonçant la suppression dans la filière de 8.000 postes sont de toute évidence appelés à croître. Les dégâts collatéraux nés de la crise économique en Europe notamment seront palpables dès le mois de mars 2009. Et pour cause. «Décembre et janvier sont des mois de livraison et non pas de prises de commandes. Les recettes encaissées durant cette période de l'année sont la conséquence de commandes passées plusieurs mois auparavant », explique Mohamed Tazi, directeur général de l'Amith. Et pourtant, même en décembre, le chiffre d'affaires avait baissé d'environ 30%. C'est dire que l'avenir promet le pire dans le secteur… « si rien n'est fait d'urgence pour contourner la situation », nuance le DG de l'Association des textiliens. Et d'ajouter sur un ton qui peut rassurer le personnel du textile: « il faut savoir que la dernière mesure mise en pratique par les professionnels du secteur est de mettre des gens à la porte. Ils commencent par puiser dans leurs réserves et n'ont tendance à recourir aux licenciements qu'en phase ultime, précédée par des décisions moins douloureuses comme la réduction des heures de travail. Et je peux vous assurer que le secteur n'en est pas encore à cette étape ». L'automobile, l'aéronautique et l'électronique menacés Certes, le textile est presque toujours cité en premier quand il s'agit de répertorier les « victimes » de la crise. Mais il n'est pas le seul à y laisser des plumes. «Les équipementiers automobile dont les activités sont tournées vers l'export subissent la baisse de la production en Europe. Pour les mois de décembre et janvier, cette baisse est de 25 à 30 %», explique Larbi Belarbi, président de l'AMICA. Il tempère toutefois, en avançant : «les ventes au niveau local se maintiennent et enregistrent même une hausse de 10% par rapport à l'année dernière». Mais le fait est que l'incidence de la crise automobile est directe sur les opérateurs marocains. Ces entreprises sont sévèrement touchées dans leurs marchés mais aussi dans leurs trésoreries. Larbi Belarbi argue que «chacun essaye de gérer à sa manière et que les réajustements sont de mise». Mais cela reste difficile, car la visibilité pèse avec insistante par son absence. « Les équipementiers essayent tant que possible de garder leurs effectifs, vu qu'ils ont beaucoup investi dans leur formation et que ceux-ci ont acquis une expertise certaine dans leurs domaines de compétences», affirme le président de l'Amica. Belarabi n'est d'ailleurs pas le seul à avancer un tel argument. Le fait d'avoir investi dans le personnel rend la décision de s'en débarrasser plus difficile. Dans le secteur du tourisme par exemple, plusieurs opérateurs, malmenés par la crise, ont opté pour « le demi-salaire » ou « le congé sans solde », nous confie une source à Marrakech, première destination touristique au Maroc. La ville ocre a en effet encaissé une baisse de 17% en termes de chiffre d'affaires réalisé en 2008. « Cette crise rappelle un peu celle de la guerre du Golfe de 1991 », ajoute la même source. « Mais les effets ne sont pas les mêmes, dans la mesure où les licenciements économiques n'ont pas encore été mis en pratique », temporise-t-elle. « Il y a de quoi tenir en attendant de récupérer la clientèle qui se rendait par exemple en Guadeloupe ou encore à Madagascar et qui aujourd'hui, pour des raisons de rétrécissement de budget, opte pour des destinations court-courrier. Il ne reste qu'à bien présenter le Maroc et savoir taper fort là où il le faut». Si cette dernière résolution peut donner du résultat dans le tourisme, il n'est pas facile de l'appliquer à d'autres filières exportatrices. Dans l'électronique, notamment au niveau des entreprises qui travaillent avec les équipementiers automobile, le secteur ne pourra pas échapper à la foudre. « Le chiffre d'affaires sera impacté à hauteur de 30%. Par ricochet, entre 20 et 25% du personnel sera touché », annonce Mohamed Lasry, patron de MicroElectronics. D'une manière globale, les entreprises du domaine ont d'ores et déjà procédé à des baisses de leurs charges. «Cela finira fatalement par toucher le poste RH », ajoute-t-il. Aujourd'hui, le secteur électronique compte pas moins de 10.000 emplois. Un simple calcul et le compte est fait : 2000 postes sont donc menacés de disparaître, grossissant en masse les rangs des diplômés chômeurs. Dans la foulée, des chiffres de même grandeur sont avancés pour le secteur de l'aéronautique. Ils sont tout bonnement réfutés par Hamid Benbrahim Andaloussi, Président du Groupement des industries et services aéronautiques au Maroc (GIMAS). « Le secteur n'est pas dans une crise, à l'image du textile ou de l'automobile. Le carnet de commandes est plein pour les 4 ou 5 années à venir », lance-t-il. Certes, mais les compagnies aériennes ont de graves difficultés financières et peuvent à tout moment se décommander. «Vous avez raison, mais il ne faut pas oublier que les constructeurs sont amenés à financer les compagnies pour qu'elles puissent acheter des avions. Globalement, même si le secteur connaît une croissance modérée en 2009 suite à la stagnation d'activité telle que la maintenance ou l'entretien, il ne sera pas affecté par une quelconque récession. En gros, nous ne prévoyons pas de crise de l'emploi ». L'électrique sauvé par l'Afrique Même son de cloche ou presque du côté des « électriciens ». On a tendance à les mettre dans le même panier que les « électroniciens ». Cette fois-ci, il serait erroné de procéder de la sorte. Et pour cause. Les industriels opérant dans l'électrique ne semblent pas trop s'inquiéter des effets de la crise. Contrairement à d'autres filières, l'Europe ne constitue pas leur client principal. C'est plutôt l'Afrique qui se profile en vedette en matière de commandes exportables et ce, à hauteur de 75%. Une manne qui représente le tiers de leur business global. Les 2/3 restants résultent de transactions conclues avec l'Etat pour la réalisation des travaux d'infrastructures aujourd'hui en chantier. Mais en gros, et quel que soit le degré d'affectation, les acteurs des secteurs exportateurs ne peuvent procéder qu'à des actions à court terme en attendant de voir les effets des plans de sauvetage orchestrés par les différents gouvernements occidentaux. L'effet Obama est attendu là aussi. Le mot d'ordre est de se mettre dans les meilleures conditions en attendant la reprise. L'agressivité s'impose pour prospecter les marchés afin de trouver des niches où se positionner. Traverser 2009 sans trop de casse est devenu le seul objectif raisonnable. En attendant, les effectifs doivent rester à un niveau minimal. Toutefois, pour une solution concertée, il faut attendre les conclusions des travaux de la commission sectorielle créée par le comité de veille. Ce dernier n'a certes pas tiré la sonnette d'alarme, mais il a souligné la nécessité de trouver les solutions pour redynamiser le secteur. 3 questions à Hamza Idrissi, principal consultant chez Lycom Maroc, cabinet spécialisé dans les ressources humaines basé à Londres et disposant d'une filiale à Rabat. Challenge Hebdo : En tant qu'organisateur d'un salon de carrières à l'étranger permettant de mettre en contact candidats et entreprises, quel regard portez-vous sur le marché de l'emploi en ces temps de crise ? Hamza Idrissi :Effectivement, nous sommes aujourd'hui en temps de crise économique, comme en témoigne la croissance négative ainsi que la situation assez difficile du marché de l'emploi au niveau mondial. Par ailleurs, sur le marché de l'emploi au niveau maghrébin, la situation est assez particulière, dans le sens où la demande est toujours là, même si elle ne suit pas la même cadence qu'auparavant. C.H. : Quels sont les secteurs en retrait, ceux qui, par ailleurs continuent à embaucher et pour quels profils ? H.I. : Dans le cadre de notre prochain salon des compétences marocaines prévu le 16 mai 2009, nous témoignons d'une demande exprimée de la part du secteur bancaire (plus d'embauche au niveau de la banque de détail que de la banque d'investissement pour des besoins d'extension des réseaux bancaires). Le secteur du BTP recrute toujours avec la présence de grandes structures qui opèrent à partir du Maroc vers des pays africains. L'audit/conseil, les télecoms et les produits de grande consommation sont en quête de talents. D'un autre côté, les grands groupes marocains ainsi que les multinationales sont toujours friands de compétences marocaines d'ailleurs, vu la rareté de certains profils (par exemple : ingénieur spécialisé dans l'hydraulique, le traitement de l'air). D'une manière générale, les profils seniors sont toujours demandés. Ceci étant, et au vu de ce que j'ai pu relever comme tendances, je peux vous dire que le secteur IT recule un peu. C.H. : Quelles sont vos prévisions pour le salon de Paris* ? H.I. : Vu le succès remporté par l'édition précédente qui s'est tenue en Amérique du Nord le 11 octobre et qui a accueilli plus de 2.500 participants venus des différentes provinces canadiennes et américaines, avec plus d'une vingtaine d'entreprises participantes, nous allons organiser la prochaine édition sur deux jours (les 26 & 27 septembre 2009) afin de permettre aux candidats de rencontrer le maximum d'entreprises. En ce qui concerne l'édition de Paris, nous tablons sur la présence de 20 entreprises/ organismes marocains et de 2500 candidats à l'embauche. * Organisé le 16 mai 2009 Essaid Bellal, DG de Diorh Challenge Hebdo : Quelle est l'ampleur de la crise de l'emploi ? Essaid Bellal : Il est clair que des secteurs comme le textile, l'automobile, l'immobilier de luxe ou le tourisme sont touchés par cette crise. Mais il y a des domaines où même quand on est dans de beaux draps, économiquement parlant, l'on ne peut pas se permettre de licencier. Je cite les métiers où il est difficile de reconstituer les équipes. Là où la technicité, le savoir-faire et l'expertise sont rares à dénicher, l'arbitrage difficile à faire. Le tourisme peut être cité comme exemple édifiant. C.H : Quels sont par ailleurs les profils dont on se passe en priorité ? E.B : Je peux répondre en inversant la question. Les derniers à être licenciés sont généralement les plus compétents. Je parle de la compétence telle qu'elle est définie par des actes, issue de la reconnaissance des collaborateurs ou des supérieurs hiérarchiques. C.H : Les intérimaires sont les premiers à remercier. Est-ce justifié ? E.B : Malheureusement, je dois dire que les intérimaires sont embauchés pour créer un équilibre dans l'entreprise mais ne pas trop perturber la vie de la société si elle est obligée de se passer de leurs services. Oui, ils sont les premiers desquels l'entreprise se passe. Mais il n'y a pas que les intérimaires. Il y a aussi tous ces salariés non déclarés qui travaillent dans l'informel et qui sont mis à la porte au premier petit pépin sans avoir droit à une quelconque indemnité. C.H : Y a-t-il d'un autre côté des secteurs qui embauchent en force? E.B : En force, je dirais que non. Par contre, il y a des entreprises qui continuent à recruter. Mais globalement, il y a de l'attentisme dans l'air. Des décisions prises habituellement au bout de 48h prennent aujourd'hui beaucoup plus de temps. Les entreprises ne passent à l'acte que lorsqu'elles sont obligées de le faire. Le recrutement n'est plus ce geste plus ou moins spontané qu'il était dans un passé récent. Les gens qui se situent du côté de l'offre ou de la demande d'emploi sont à l'écoute. Un candidat ne prend par exemple la décision de changer d'emploi que quand la nouvelle proposition tient vraiment la route. Il se pose beaucoup de questions sur les risques encourus en quittant son poste par les temps qui courent et étudie minutieusement les fondamentaux de l'entreprise qu'il compte intégrer. Quid des licenciements chez Wana Les rumeurs sur les licenciements au sein du troisième opérateur télécoms font grand bruit. Mais bien malin est celui qui connaît le fin mot de l'histoire. Tout a commencé le vendredi 13 février. Les moins superstitieux ont commencé à voir les heures de cette journée s'allonger sous le spectre d'un licenciement. Dix pour cette journée, mais on parle d'un objectif de dégraissage de cent. L'épée de Damoclès pesait alors sur toutes les têtes, puisque la première fournée de licenciements comprenait des profils très disparates. Ainsi, les partants n'avaient rien en commun, ni sur le plan du salaire ou de la hiérarchie ni même du département ou de la fonction. La tendance s'est confirmée dans les jours qui ont suivi, puisque 43 puis 30 autres salariés auraient été priés de prendre la porte. La centaine annoncée au début n'est plus si loin. Mais le flou sur les raisons de cette opération reste entier. L'historique récent de Wana mène à la fusion des Pôles B2B et B2C. Il y aurait donc des postes doublants entre les deux anciennes structures. Cependant, une autre raison est invoquée tout bas. Un opérateur qui serait en phase de prise de participation dans Wana aurait mené un audit et aurait décelé des fonctions inutiles ou doublantes avec sa propre structure. Ce qui est sûr, c'est qu'une restructuration est en cours, dont seuls les top managers connaissent les tenants et les aboutissants. Le président du holding royal a donné rendez-vous aux analystes et aux journalistes lors de la présentation des résultats. Ceux-ci l'attendent donc de pied ferme pour jauger la teneur de son action. Car ne l'oublions pas, c'est officiellement la gestion du gouffre à cash qu'est Wana qui a coûté son siège à l'ancien président de l'ONA.