Seul le Président Français ne réclame pas le retrait des troupes françaises de Barkhane et encore, il ne l'exclue pas. L'ensemble des forces politiques déclare «qu'il faut savoir partir». Ce n'est pas uniquement l'échec de Paris. Mais, il faut rappeler que les services marocains ont très tôt dit que la vision française était erronée. La France est intervenue au Mali, ce qui a étendu les interventions Jihadistes. Le G5 Sahélien est une représentation de l'esprit, plusieurs chefs militaires ne partagent pas les objectifs français, quand ils ne sont pas achetés par ce conglomérat mafieux-jihadiste. En deux ans, la Guinée, le Mali et le Burkina-Faso renouent avec la tradition des coups d'Etat, sans peur de boycott. Dans les trois cas, un fort sentiment anti-français est exprimé par la rue. L'échec est politique. Les régimes pseudo-démocrates se sont révélés incapables d'assurer la sécurité, d'améliorer les services publics et ont enrichi la caste au pouvoir. L'armée redevient le recours naturel pour une rue désorientée. Lire aussi | Se projeter dans l'avenir [Par Jamal Berraoui] Tôt ou tard, la France devra se retirer. Ni les russes, ni d'autres pays occidentaux ne viendront la remplacer. Le Sahel est abandonné à son sort. L'alliance entre ceux qui ont intérêt au maintien du chaos, propice à leur affairisme et des Jihadistes qui luttent pour un Emirat Islamique est objective et elle est réelle. Ces 8 années de guerre n'ont fait que la renforcer. L'Afrique du Nord et le Maroc, ne peuvent rester neutres face au devenir de ce voisinage source de tous les dangers. La faillite des Etats du Sahel est la plus grande menace pour les pays d'Afrique du Nord. Le conflit Morocco-Algérien est un vrai frein à une politique de containment commune, qui a pourtant toutes les chances d'être efficace. Mais, si la France se retire, le danger devenant imminent, il faudra bien que l'instinct de survie agisse. Le Sahel doit constituer une angoisse et les partis politiques ne peuvent plus se cacher, parce qu'il s'agit de l'avenir du pays.