Les Trophées de l'Exportation sont devenus une véritable institution, au fil des ans. Cette année, Ali Ghannam en présidera le jury national. Le point avec lui. Challenge Hebdo : pouvez-vous nous restituer la nouvelle approche que vous avez adoptée pour la sélection des entreprises nominées dans le cadre des 11ème Trophées de l'Exportation ? Ali Ghannam : par rapport aux autres éditions, le Conseil National du Commerce Extérieur a affiné la méthodologie de sélection des nominées tout en gardant les deux catégories d'entreprises «Petites et Moyennes Entreprises» et «Grandes Entreprises» pour retenir, in fine, les cinq principaux secteurs exportateurs suivants : Agriculture, Pêche & Agroalimentaire, Produits Manufacturés & Miniers, Artisanat, Tourisme et Services Autres que le Tourisme. La méthodologie conçue pour la sélection des nominées repose sur deux aspects : l'aspect quantitatif qui se calcule sur la base des données déclarées par l'entreprise dans le formulaire de participation et l'aspect qualitatif qui se réfère aux notes accordées par le jury sur la base des connaissances professionnelles des membres. Après une première sélection sectorielle, des audits s'organisent auprès des entreprises présélectionnées par le secrétariat du CNCE et en collaboration avec les départements ministériels et les organismes publics concernés pour s'assurer de la conformité des résultats obtenus avec la réalité des entreprises. Les entreprises retenues dans cette étape sectorielle sont mises devant un jury national qui procède de la même manière pour sélectionner les entreprises méritantes de l'un des prix ou distinctions offertes. C. H. : l'approche sectorielle vous a-t-elle permis d'avoir une meilleure représentativité des entreprises exportatrices cette année ? A. G. : c'est justement dans l'objectif d'avoir une meilleure représentativité des entreprises que nous nous sommes inscrits dans cette approche sectorielle. Je précise bien que malgré le fait que la participation paraisse faible par rapport aux éditions précédentes et qu'elle ne dépasse pas 119 entreprises tous secteurs confondus, la bonne qualité des entreprises candidates a été relevée. Le Conseil, dans sa démarche de sélection, a ciblé les entreprises performantes des deux catégories et a mis à leur disposition une panoplie d'outils, soit un site trophées qui permet une inscription en ligne, les services d'un centre d'appel ont été sollicités et un numéro vert a été mis à la disposition des entreprises candidates pour les assister dans cette opération et leur apporter toute information complémentaire. L'implication des associations professionnelles, des départements ministériels et des différents organismes de promotion des exportations dans tout le processus, a donné un nouveau souffle à la compétition. Il s'est avéré que cette implication était incontournable pour garantir une participation de haute qualité. C. H. : quelles sont les difficultés que les jurys sectoriels qui ont travaillé sous votre direction ont rencontrées ? A. G. : à vrai dire, le grand problème auquel devait faire face les jurys sectoriels est comment départager des entreprises de qualité et opérer la présélection des candidats. Pour opérer cette mission, les membres des jurys sectoriels ont été obligés d'adopter d'autres critères d'ordre qualitatif pour pouvoir noter les entreprises et décider des meilleurs. Parmi les critères retenus, je note l'innovation, la qualité, la productivité apparente, le taux d'occupation, la qualité du management, la nature des marchés d'exportation, etc. C. H. : à votre avis, une entreprise qui soumissionne à ce genre de trophées, que gagne t-elle en dehors de la notoriété? A. G. : les entreprises exportatrices nominées bénéficient de la médiatisation soutenue au cours de tout le processus de préparation et d'organisation de l'évènement. Et bien sûr, les entreprises primées seront les mieux placées pour en tirer profit. En plus de cet avantage de taille, les partenaires institutionnels du Conseil dans l'organisation des trophées de l'exportation offrent chacun des avantages important aux primés et aux nominés. La quantification financière de ces avantages peut être estimée facilement à près de 150.000 DH par candidat. A titre d'exemple, les entreprises primées bénéficient de participations gratuites aux foires et salons spécialisés à l'étranger, offertes par le Centre Marocain de Promotion des Exportations, l'Office National Marocain du Tourisme et la Maison de l'Artisan. Des billets d'avion sont offerts aux entreprises par la RAM. La Smaex offre, par ailleurs, une prise en charge plafonnée des risques politiques pour les exportations, etc. C. H. : l'arsenal incitatif mis en place vous semble-t-il suffisant pour créer l'émulation souhaitée pour les entreprises travaillant dans l'exportation ? A. G. : après la médiatisation de l'événement sur 2M au cours des deux dernières années, le comité d'organisation a décidé cette année de célébrer l'événement dans un hôtel comme à l'accoutumée, avec la participation des membres du gouvernement, tout en envisageant une émission spéciale sur 2M. Cette émission spéciale sera centrée sur les expériences et les réalisations des lauréats. Elle permettra de mettre en lumière les atouts et points forts qui ont milité en faveur de leur gratification. L'apport d'une chaîne de télévision améliorerait certainement l'effet d'émulation recherché par les Trophées de l'Exportation.