Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan Le HCP estime que la croissance devrait ralentir en 2014, si l'on réalise une campagne agricole moyenne Le Maroc continuera encore à avoir une croissance erratique, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui vient de publier sa «Note d'information présentant la situation macroéconomique du Maroc en 2013 et une exploration de l'évolution en 2014». En effet, les experts du département d'Ahmed Lahlimi, estiment qu'après la chute de la croissance du PIB à 2,7% en 2012, il faut s'attendre à un redressement en 2013 à 4,6%. Mais selon toute vraisemblance, 2014 connaîtra une baisse du rythme de croissance à 2,5% seulement. En 2013, malgré tout ce que l'on peut en dire concernant la crise qui rode, l'année connaîtra un certain redressement. «Malgré un environnement international peu favorable, l'activité économique nationale devrait, cependant, bénéficier de la bonne campagne agricole 2012-2013, qui réduirait l'impact de ralentissement des activités non agricoles sur la croissance», estime le HCP. La croissance du PIB de 4,6% en 2013 devrait provenir d'un net redressement de la valeur ajoutée agricole dont un bond de 14,3% est attendu. Cela est notamment expliqué par «l'amélioration notable de la production des cultures céréalières de 86,5%, se situant à 97 millions de quintaux durant la campagne 2012-2013». De même, «les autres cultures agricoles, l'élevage et la pêche maritime continueraient à connaître un rythme soutenu de leurs activités, sous l'effet des programmes d'investissement publics ambitieux du plan « Maroc vert » et du plan « halieutis ». Cependant, la coupe budgétaire décidée durant le premier trimestre 2013 affectera sensiblement les activités non agricoles. Surtout que le resserrement de la demande mondiale adressée au Maroc et la réduction des capacités de financement de l'économie ne sont pas pour arranger les choses. Pour ce qui est de 2014, dans l'hypothèse d'une poursuite du durcissement de la politique budgétaire, d'un environnement international défavorable et d'une activité agricole comparable à 2013, il faut s'attendre au ralentissement de la croissance du PIB. C'est pourquoi le taux de 2,5% parait raisonnable. «Les activités non agricoles devraient enregistrer une légère amélioration de leur rythme de croissance, passant de 3,1% en 2013 à 3,6%, tout en restant, cependant, inférieures à la moyenne de 4,6% enregistrée durant la période 2010-2012», estiment les experts du HCP. En revanche, «le secteur primaire, sous l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne dégagerait une valeur ajoutée en régression de 3,8% au lieu d'une hausse de 14,7% estimée pour 2013», souligne-t-il. Il continuerait, toutefois, de bénéficier de l'amélioration de la production des autres cultures agricoles et de l'élevage, suite au dynamisme engendré par les projets et programmes du Plan « Maroc vert ». Le premier bilan de ce plan fait état d'une progression de la superficie cultivée de 750.000 hectares depuis son lancement en 2008, d'une amélioration du rendement des principales filières de production, et d'une relance des investissements qui ont pu atteindre 53 milliards de dirhams durant les cinq dernières années. Par ailleurs, le secteur des pêches maritimes devrait poursuivre sa tendance haussière enclenchée en 2012.