Le gouvernement a choisi de jouer les exclus, contre ceux qui sont, qui forment le système productif. La non-participation de la CGEM à la rencontre Maroc-Turquie n'est pas un épiphénomène. Cette rencontre était organisée par une association qui s'appelle « Al Amal », en collaboration avec une structure patronale turque. Abdelilah Benkirane et Erdogan n'étaient que des invités. Au-delà des problèmes de respect de l'Etat que cela pose, c'est un incident qui aura des répercussions. La CGEM, la FDT et la CDT coordonnent leurs positions sur le dialogue social, l'UMT n'est pas éloignée de cet accord. Le gouvernement joue le soutien politique des couches les plus démunies, exclues du circuit économique, contre les partenaires sociaux. C'est très dangereux parce que l'Etat a besoin de ressources, d'une paix sociale pour des réformes douloureuses, mais nécessaires. On aurait souhaité que l'accord entre la CGT et le patronat, intègre aussi l'exécutif pour un vrai projet sociétal et de vraies solutions de sortie de crise. Un hiver languissant, un temps pourri durant tout le printemps, et la perspective d'un été encadré par le Ramadan et la rentrée scolaire, voilà l'horizon du tourisme national, des structures non hôtelières. On ne répétera pas ici toutes les difficultés par rapport aux marchés extérieurs. Mais au niveau domestique, cela ne peut être qu'une catastrophe. L'idée de reculer la date de la rentrée scolaire pour allonger la période des congés, et permettre une plus grande activité pour les piscines, les commerces liés aux plages, ceux des villes côtières comme El Jadida, Safi , Saïdia, etc..., habituées à recevoir des nationaux en vacances, relève du bon sens. Elle n'intéresse pas le ministère de l'Education nationale qui préfère s'en tenir à son propre calendrier. Dommage, parce que l'on part de l'activité économique, on oppresse les familles et on ne permet pas aux élèves de décompresser avant une nouvelle année scolaire. Face à la crise, il ne suffit pas d'une réorientation des politiques publiques, il faut aussi des stratégies au niveau des entreprises qui facilitent la reprise en ayant confiance dans le macro-économique. Des entreprises choisissent la stratégie du coast-killer, ce qui se traduit essentiellement par la suppression des emplois. D'autres au contraire, font dans l'innovation, la réorganisation, la recherche de niches, tout en élaguant le superfl u. Les uns courbent l'échine en attendant des jours meilleurs, les autres essayent de provoquer la relance. C'est aux pouvoirs publics d'instaurer la confiance, pour que la variable emploi ne soit pas l'unique arme des entreprises. Sinon la sortie de crise devient problématique. ■