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Budget: éviter le syndrôme grec à tout prix
Publié dans Challenge le 16 - 04 - 2013

En décidant de réduire de 15 milliards de dirhams le budget initialement prévu pour l'investissement, le gouvernement prend le risque de freiner la relance. Le traumatisme du plan d'ajustement structurel des années 1980 revient dans les esprits. Mais Benkirane avait-il le choix ?
15
milliards de dirhams, c'est la somme que le gouvernement a décidée de ponctionner sur le budget d'investissement de l'année 2013. Il s'agit de plus du quart des dépenses d'investissements prévus dans le budget général. Donc au lieu de 58,9 milliards de dirhams, les différents ministères consacreront 43,9 milliards à leur équipement immobilier et matériel. Pour ce faire, il a soigneusement évité la voix parlementaire en votant une Loi de Finances rectificative. Il a préféré, comme le lui autorisent les textes, la voix règlementaire avec un décret. Cela témoigne bien de l'urgence de la chose, mais surtout, il se fait l'économie d'un débat qui est pourtant nécessaire, vu la gravité de la décision. C'est en tout cas le sentiment qui ressort dans la classe politique même si certains ont tendance à minimiser les choses. Pour Mohamed Mobdie, président du groupe Haraki à la première Chambre du Parlement, et membre du bureau politique du Mouvement populaire, il convient de relativiser les choses. Il estime que la mesure est tout à fait louable et il «la place dans le compte de la culture de bonne gouvernance qui s'instaure». Et d'ajouter que : «dans les communes, il nous arrive de procéder à un report d'engagement, si le budget risque d'être trop fortement déséquilibré». Et c'est bien le cas, puisque pour la cinquième année consécutive, le déficit correspond à autant d'endettement. De 23,7 milliards de dirhams en 2009 le déficit global est passé à 62,2 milliards en 2012, soit 7,6% du PIB. En 2013, il est vrai qu'un effort a été fait pour le limiter à 5,5% du PIB, selon les dernières prévisions, mais la question qui se pose est de savoir est-ce qu'en augmentant à ce rythme l'endettement du pays, le Maroc ne risque-t-il pas de voir arriver le syndrome grec ou espagnol. De l'autre côté, une coupe budgétaire risque autant de précipiter l'économie nationale dans la crise, alors qu'elle a résisté jusqu'ici.
Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a-t-il vu venir la crise économique ?
En fait, la décision n'a pas été facile pour Abdelilah Benkirane et son équipe. C'est pourquoi, ils semblent tout de même entourer leur décision de toute la prudence nécessaire. D'abord, dans la communication, on a eu droit à la rumeur que le décret avait déjà été signé le 5 avril 2013. Rien n'a filtré, dans les détails du moins, jusqu'au mardi 9 avril. C'est là que l'on découvre enfin la ventilation des 15 milliards de DH d'investissements publics supprimés en 2013. Plus de la moitié de ce montant, soit 52% concerne les départements de l'Agriculture et les pêches maritimes, l'Equipement et les transports, les Mines et les charges communes. Les secteurs sociaux sont néanmoins touchés avec 1,6 milliard de DH supprimés dans les ministères de la Santé et de l'Education nationale. A ce stade, on ne sait pas encore si la répartition a été faite en tenant compte des reports d'investissement de l'exercice précédent ou bien s'il y a eu une clé de répartition prédéfinie, voire un compromis entre les deux méthodes. Il convient en effet de rappeler que les crédits de report correspondant aux crédits engagés dans le cadre de la Loi de Finances 2012 mais non ordonnancés au 31 Décembre 2012, sont estimés à 13,05 milliards de dirhams. C'est à deux milliards de dirhams près, ce qui sera amputé du budget. «Les détails, investissement par investissement, seront connus dans les prochains jours, après décisions conjointes de l'ordonnateur et du ministre des Finances», explique-t-on auprès du Premier ministre. Cela veut dire que c'est chaque ministère qui décidera de l'opportunité de se passer de telle ou telle dépense d'investissement. Il en conviendra dans un second temps avec le ministère des Finances. Quoi qu'il en soit, on est un peu étonné de voir, par exemple, un ministère comme l'Agriculture figurer en tête des départements les plus touchés par la coupe budgétaire avec 14,74%. La surprise est également grande s'agissant de l'Energie et des mines qui voit ses affectations budgétaires se délester de 1,5 milliard de dirhams, soit 11% de l'effort global. On l'est encore plus concernant l'Education et la Santé, même si les montants sont plus faibles avec respectivement 956 et 645 millions de dirhams. Mais, si le gouvernement s'arrête à ce niveau, l'inquiétude des investisseurs peut-être contenue. Puisqu'après tout l'investissement public global dépasse de loin les 59 milliards de dirhams du budget général. Car, aux dépenses d'investissement du budget général, s'ajoutent celles des Comptes spéciaux du Trésor, des collectivités locales, des Entreprises et établissements publics et des services de l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA). Le volume global des investissements publics s'élève ainsi à 180 milliards de dirhams en 2013. Evidemment, les détracteurs de Benkirane n'hésiteront pas à rappeler qu'en 2012, ce montant était de 188,3 milliards de dirhams. Et au final, l'investissement public sera de 23 milliards de dirhams moins important qu'en 2012.
Pour l'économiste Najib Akesbi, il s'agit «d'un plan d'ajustement structurel» qui ne dit pas son nom. Ce serait la Banque Mondiale et le FMI qui l'aurait imposé au Maroc. Mais même si l'économiste marocain a raison, la question est de savoir si le gouvernement avait le choix. Rien n'est moins sûr, si l'on sait que des pays comme l'Espagne, la Grèce ou Chypre subissent aujourd'hui les conséquences de leur passivité. S'ils avaient agi en temps et en heure, la crise n'aurait jamais atteint le niveau que l'on connaît.


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