Sans conteste, Casablanca est industrielle. Sans conteste, Casablanca est dédiée aux services, à la finance, aux NTI, à l'offshoring, à l'aéronautique… Que reste-t-il donc ? Les énergies renouvelables, la logistique, le tourisme de santé, la biotechnologie, le fret aérien… des secteurs que la ville étudie minutieusement. La région de Casablanca est propice à décliner les piliers du plan Emergence. Elle a les moyens financiers et humains pour se développer sur des créneaux nouveaux, des créneaux porteurs de haute valeur ajoutée. L'aéronautique, l'offshoring, l'électronique, l'agro-industrie, la logistique… tout y passe. Sa particularité réside certes dans les avantages qu'elle procure aux investisseurs (disponibilité des infrastructures télécoms, logistiques, technologiques, tissu industriel diversifié, sièges des multinationales, des banques…). Mais il ne faut pas oublier un fait important. Casablanca a su développer une approche basée sur «l'offre territoriale». Elle a créé une technopole à Nouasseur qui regroupe les activités de l'aéronautique. Elle lance le Casanearshore, un endroit dédié uniquement aux services d'offshoring. En concentrant des activités sur des zones bien spécifiques, la ville offre alors aux investisseurs une certaine visibilité. Ainsi, et en toute logique, le centre-ville devrait «virer» les industries manufacturières pour laisser la place à des industries à très forte valeur ajoutée. Dar Bouazza, qui fait partie du Grand Casablanca, se focalise sur l'activité touristique et de loisirs. Des projets immobiliers, d'hôtellerie (golf) et de parc (Sindibad) sont en train de se réaliser. Un autre nouveau pôle devra émerger en lieu de l'ancien aéroport de Casa Anfa. «Très certainement, ce pôle sera dédié à l'intelligence, à des activités de recherche et de développement », indique-t-on auprès du CRI de Casablanca. Entre Bouskoura et la route d'El Jadida, un autre pôle universitaire pourrait se développer. L'idée d'implanter d'ailleurs un campus international est en train de faire son chemin. Aïn Sebaâ devrait maintenir le cap sur l'industrie. Quant à Mohammédia, des activités diverses (industries, électronique…) pourraient s'étendre. Le Grand Casablanca se spécialise. Le Grand Casablanca se positionne. Et à chaque fois, des métiers nouveaux sont lancés. C'est le cas des énergies renouvelables, un créneau que la région voudrait investir. Un travail est élaboré à ce sujet. Dès l'année prochaine, la ville devrait commencer à se pencher davantage sur les activités qui y sont liées : fabrication d'éoliennes, de plaques solaires, centres de recherche… Le port de Casablanca déplacé ? La capitale économique suffoque tant les opportunités foncières manquent. Des idées circulent quant au déplacement du Port de Casablanca. D'emblée, les plus réticents s'y opposent, arguant l'énorme coût à supporter. Les défenseurs de ce projet, eux, estiment que la ville a tout à gagner à le déplacer. Cela permettrait de gagner de l'espace, donc du foncier, et de décongestionner la ville. Plusieurs investisseurs étrangers jugent idéale cette proposition, qui nécessite cependant un courage politique sans précédent. Casablanca pourrait prendre exemple sur la ville de Tanger, qui a transformé son ancien port en un port de plaisance, puis construit Tanger Med. Les anciens ports de Casablanca et de surcroît de Mohammédia pourraient alors être fermés. Un grand port prendrait le relais. Il se situerait entre les deux villes. Une idée à méditer.