Les compagnies aériennes, touchées de plein fouet par la pandémie de coronavirus, ont besoin d'une aide d'urgence de jusqu'à 200 milliards de dollars (185 milliards d'euros), a estimé l'Association internationale du transport aérien (Iata). Cette aide pourrait prendre la forme d'un « soutien financier direct » aux transporteurs de passagers et de fret pour compenser leur manque à gagner et combler leurs trous de trésorerie. L'Iata, qui rassemble 290 compagnies représentant 82% du trafic mondial, appelle en particulier les pays d'Afrique et du Moyen-Orient à venir en aide à leurs compagnies dont les difficultés menacent « des millions d'emplois » directs et indirects. « La crise que traverse le secteur est bien plus grave et plus étendue qu'après [les attentats du] 11 septembre, l'épidémie de SRAS [en 2002-2003] ou la crise financière mondiale de 2008 », prévient Alexandre de Juniac, directeur général de l'Iata. « Les compagnies aériennes luttent pour leur survie. De nombreuses liaisons ont été suspendues en Afrique et au Moyen-Orient et la demande a chuté de jusqu'à 60% sur les liaisons maintenues », souligne l'ex-président d'Air France puis d'Air France-KLM. Selon l'Iata, la part du transport aérien dans l'économie africaine est de 55,8 milliards de dollars, il favorise 6,2 millions d'emplois et contribue à hauteur de 2,6% au produit intérieur brut du continent. Au Moyen-Orient, ces chiffres sont respectivement de 130 milliards de dollars, 2,4 millions d'emplois et 4,4% du PIB. Jusqu'au 11 mars 2020, les pertes des compagnies aériennes dans la région ont atteint 7,2 milliards de dollars pour presque 16.000 vols annulés. Selon les prévisions publies par le site d'information arabi21, les pertes attendues au Maroc sont de l'ordre de 728 millions de dollars et 4,9 millions de passagers.