Quelle est la place de la femme aujourd'hui dans le conseil d'administration des entreprises marocaines ? C'est à cette question qu'ont répondue les membres du Club des Femmes Administrateurs d'entreprises au Maroc (CFA) lors d'une rencontre organisée le 10 mars à Casablanca en marge de la célébration du 8 mars, Journée internationale des droits de la femme. Il faut dire que le constat est plutôt rassurant par rapport au passé, et surtout augure d'une évolution plus importante dans les prochaines années. Pour la présidente et co-fondatrice de CFA Maroc, Amina Figuigui, la diversité et la mixité est de plus en plus acceptée au sein des entreprises marocaines, parce que cela offre un véritable levier de croissance à l'entreprise. « Notre mission est, entre autres, de promouvoir et développer l'accès des femmes aux postes d'administrateurs d'entreprises au Maroc. C'est également de promouvoir l'image de la femme administrateur au Maroc et à l'étranger aussi, être une force de proposition auprès des décideurs », a-t-elle souligné. « Nous défendons la parité dans le conseil comme un argument de poids de la performance économique. Notre ambition est de contribuer à une meilleure efficience économique de nos entreprises grâce à une présence renforcée des femmes au sein des instances de gouvernance », a-t-elle ajouté. Abondant dans le même sens, Dounia Tarji, Membre du Conseil d'administration de CFA Maroc et Co-fondatrice, a appelé à poursuivre les efforts. « Pour faire évoluer le nombre des femmes dans les conseils d'administration, nous devons améliorer tous les leviers à toutes les étapes, depuis le moment où une jeune fille est mise dans une école et commence à se projeter dans l'avenir jusqu'au moment où elle fait son entrée dans la vie professionnelle et toutes les évolutions qui vont avec, en termes de responsabilité professionnelle et aussi familiale. C'est une cours de d'obstacle pour les femmes », a-t-elle fait remarquer. « C'est important de promouvoir les femmes dans les conseils d'administration parce que quand une femme est performante à la tête d'un conseil d'administration, cela donne un exemple fort à toutes les autres femmes qui sont à des différentes étapes de leur vie professionnelle comme quoi c'est possible d'y arriver. C'est un modèle qui peut les encourager à dépasser les obstacles qui se dressent devant elles et à croire que c'est possible. C'est vraiment cela le sens de notre action », a renchéri Dounia Tarji. Aussi, tous les membres du Conseil d'administration dont notamment Samira Khamlichi, Assia Benhida et Janie Letrot ont apporté des témoignages édifiants tant sur l'évolution de l'association que sur les avancées acquises par la femme marocaine au sein de l'entreprise ces dernières années. Lire aussi: Comment la Bourse de Casablanca a rattrapé ses pertes de 50 milliards de DH essuyées en 2018 Notons que CFA Maroc regroupe plus de 60 dirigeantes ou hauts cadres ayant déjà une expérience d'administrateur ou la formation et le parcours requis pour remplir une telle fonction. Pour rappel, « Ring the Bell for Gender Equality » est une initiative mondiale lancée sous la houlette de l'IFC (membre du Groupe de la Banque Mondiale), de la Sustainable Stock Exchanges (SSE) Initiative, de l'ONU Global Compact, de l'ONU Femmes, du Women in ETFs et de la Fédération internationale des Bourses (WFE). Soulignons que de nombreuses Bourses internationales telles que la Bourse de Londres, de Johannesburg, de New York, du Caire, d'Istanbul et de Santiago prennent part chaque année à cette initiative, afin d'appeler la communauté financière internationale et le secteur privé à favoriser l'accès des femmes à des postes de responsabilité. « La Bourse de Casablanca est totalement engagée pour l'égalité du genre, et depuis quelques années, nous avons fait de gros efforts pour parvenir à cet objectif. Il y a dix ans, nous étions seulement à 20% de femmes dans les postes de direction, aujourd'hui les femmes occupent 38% des postes de direction à la Bourse de Casablanca. La parité est essentielle pour le décollage économique de notre pays, puisque les femmes représentent plus de la moitié de la population », a assuré Karim Hajji, Directeur général de la Bourse de Casablanca. Enfin, Nezha Hayat, Présidente de l'AMMC et Co-fondatrice de CFA Maroc, a clôturé la rencontre en rappelant les mesures préconisées par l'AMMC pour renforcer la présence des femmes dans les organes de gouvernance des sociétés faisant appel à l'épargne.