« Ach Waqe3 » est l'une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l'actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui. Au cours de l'émission de ce vendredi 22 novembre 2019, le débat a porté sur : – La Police judiciaire de Tan-Tan, se basant sur informations précises fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a arrêté 5 personnes sous une tente à 70 kilomètres au nord-est de la ville et saisi tout un arsenal de guerre : deux kalachnikov, trois chargeurs comprenant 48 balles, deux fusils de chasse chargés de huit balles et huit plaques pour immatriculation de véhicules dont quatre provenant d'un pays du Golfe. Les premiers éléments de l'enquête révèlent que les armes et les munitions ont été fournies par des membres du polisario. L'enquête démontrera les ramifications éventuelles de cette bande avec les réseaux du crime organisé et de la contrebande transfrontalière. « La presse marocaine doit savoir ce qui se passe dans le royaume. La criminalité a changé. Les armes entrent au Maroc par les provinces du sud et du nord. Les menaces sont sérieuses et la vigilance de tout instant est de mise », souligne Jamal Berraoui. Il met en garde qu'au-delà de ces arrestations, il existe encore des cellules dormantes. Citant un rapport tchèque, l'analyste de MFM rappelle que 2 000 personnes encouragées et financées par le polisario ont rejoint les rangs de l'organisation terroriste d'Al Qaida. Il relève que la région est propice à la prolifération de tous les trafics. Jamal Berraoui appelle les dirigeants algériens à mettre un terme à leur paranoïa et à collaborer avec le Maroc dans cette lutte. Il y va de la sécurité de l'Algérie aussi. Berraoui rend par ailleurs hommage aux services de sécurité et demande à ce qu'ils soient soutenus en ressources humaines et matérielles. – Des élus basques ont affirmé, jeudi au siège de la mairie de Vitoria Gasteiz, leur engagement à soutenir et à accompagner les victimes des graves violations des droits de l'homme commises par le polisario à l'encontre des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, sur le territoire algérien. Les élus ont pris part à une rencontre tenue avec une délégation de la société civile des provinces du sud du royaume, le Conseiller chargé des politiques sociales, des personnes âgées et de l'enfance à la mairie de la capitale de la région autonome du Pays basque. Berraoui trouve que certains espagnols ont soutenu le polisario en raison de la faiblesse de notre approche, contrairement à l'Etat espagnol qui connaît bien les tenants et les aboutissants du dossier. L'analyste souligne qu'un grand homme de la diplomatie marocaine en la personne d'Omar Hilal, Représentant permanent du Maroc aux Nations unies à New York, en accord avec SM le Roi, a changé de discours. Il est parti à Genève, au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), pour expliquer qu'on ne parle plus de séquestrés mais de réfugiés, et dans ce cas, on doit leur accorder leurs droits dont celui de la liberté de circulation pour ceux et celles qui veulent regagner le Maroc. Le HCR demande à l'Algérie de procéder à un recensement de ces réfugiés dont le nombre est estimé par les spécialistes à 70.000 surtout qu'il finance les aides. Or pendant dix ans, l'Algérie sollicite chaque année de l'aide pour 106.000 personnes ! Pendant une décennie, leur nombre n'a pas augmenté ! S'interroge à juste titre l'analyste de MFM. Il rappelle que les aides internationales sont détournées et vendues dans les marchés algériens et africains. Pour ce qui est des basques et catalans, Berraoui souligne qu'on doit tirer profit de l'intelligence de notre position. La communauté internationale s'appuie sur l'article VI du Conseil de sécurité pour pousser les protagonistes à trouver une solution négociée, mais on s'est rendu compte 15 ans après qu'elle n'est pas applicable et on a demandé aux parties en conflit de faire des propositions. Le Maroc a proposé le projet d'autonomie, mettant au passage l'Algérie et le polisario au pied du mur. Plan qualifié par la communauté internationale de crédible. Notre approche avec les basques et les catalans doit cibler la société civile et non pas l'Etat. Nous devons créer des canaux de communication pour pouvoir prendre attache avec eux et les sensibiliser à la justesse de la position marocaine. Les basques ont encore des problèmes. Notre cause est juste et nous devons savoir comment argumenter et leur expliquer que la création d'un nouvel Etat signifie anarchie et terrorisme, affirme Berraoui. – Les autorités judiciaires à Casablanca ont ouvert une enquête sur un dossier explosif impliquant la mafia de la spoliation immobilière et foncière qui a mis main basse sur pas moins de 250 demeures rien que dans le quartier du Maarif. Berraoui a bien suivi l'affaire et note qu'on est en présence d'un dossier très complexe. Il donne l'exemple d'un immeuble qui appartenait à un Suisse qui avait légué dans son testament tous ses biens à la ville de Casablanca avant sa mort. Pour cette affaire en cours d'instruction, ce réseau mafieux, déjà impliqué dans une autre affaire dont la victime est un médecin casablancais, a falsifié des documents de notaire pour faire croire que le Suisse avait vendu ses biens en France. Les membres du réseau étaient de mèche avec un notaire qui se trouve avec eux derrière les barreaux. Le Conseil de la ville a commis une erreur monumentale dans la gestion juridique de ce dossier qui le concerne directement. Cette affaire touche également une juive marocaine vivant aux Etats-Unis qui a hérité six villas à Bourgogne qu'elle louait aux familles pour un loyer symbolique. Les mafieux ont cherché à s'en emparer. Elle est venue des Etats-Unis pour porter plainte et offrir les demeures aux locataires. Des terres de l'Etat à Fès et Meknès ont également été spoliées. Pour Berraoui, il y a un sérieux problème au niveau de la conservation foncière sinon comment on explique la vente d'un immeuble 4 fois par jour. – L'assurance obligatoire sur les catastrophes entrera en vigueur en janvier 2020. L'analyste note que les Marocains seront bénéficiaires et doivent l'accepter. Ils jouiront d'une assurance contre les catastrophes naturelles. Quant à l'obligation, elle concerne le monde rural et les petits paysans mais seuls les grands fellahs y souscriront. Toutefois, les Imams ont joué un mauvais rôle en prêchant que les catastrophes relèvent du divin et on ne peut pas aller à l'encontre de la volonté d'Allah. – Israël : des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la demeure du premier ministre Benjamin Netanyahu inculpé par le procureur général de corruption, de fraude et d'abus de confiance. Pour Berraoui, Netanyahu ne peut pas rester au pouvoir. Les accusations sont lourdes. Le soutien inconditionnel de Trump à Netanyahu est flagrant. Il devait dévoiler son Plan du siècle relatif à la cause palestinienne mais il attendait la victoire de son ami qui n'a plus aucune légitimité. – Carte Blanche : La vie culturelle au Hay Mohammadi tournait autour du cinéma Essada. La plupart des salles de cinéma sont fermées. Noureddine Saïl, quand il présidait le Centre cinématographique marocain, voulait créer un fond de sauvegarde. Berraoui propose un fond financé par l'Etat, les entreprises et les mécènes pour créer de nouvelles salles de cinéma à travers le Royaume et ainsi, comme la production cinématographie ne s'exporte pas bien, ces espaces encourageront et soutiendront l'industrie cinématographique nationale. Ce qui est irrationnel est que l'Etat accorde des aides au cinéma, au théâtre, à la création littéraire et autres sans qu'il n'y ait pas de marché. La demande existe. Si on réhabilite les salles de cinéma fermées, on redonnera un cadre de vie à la culture sinon on continuera à avoir des villes sans âme. Si on produit en moyenne 17 à 18 films, dans quelles salles on les projette ? « Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi à vendredi à partir de 12h30.