Le premier « sommet Russie-Afrique » s'ouvre ce mercredi et devrait s'achever le 25 du mois courant. Premier du genre et symbole des ambitions grandissantes de Moscou dans un continent où Chinois et Occidentaux ont déjà tracé leurs parts de marchés et d'influence politique et militaire, ce sommet suscite des interrogations de nombreux observateurs. Le Monde Afrique pose la question sur les véritables motifs derrière ce grand pas soudain de la Russie vers l'Afrique. Devant plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement africains, le Président russe ouvre ce sommet, tôt ce matin, dans la station balnéaire de Sotchi. La veille du sommet, Vladimir Poutine, qui a programmé 13 rencontres bilatérales, montre son grand intérêt pour le continent saluant « le début d'une nouvelle ère de coopération russo-africaine », une ère qu'il promet d'être marquée par des partenariats de grande envergure. « Nous sommes en train de préparer et de réaliser des projets d'investissements avec des participations russes qui se comptent en milliards de dollars », a-t-il souligné. Comme son équivalent chinois, la rencontre a vocation à être organisée tous les trois ans. Pour cette première, Moscou a mis les petits plats dans les grands. « Quarante-trois pays seront représentés par leurs dirigeants. Et onze autres par des vice-présidents, chefs de la diplomatie ou ambassadeurs », a dit aux journalistes le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov. Soit les 54 Etats africains. Un sommet Russie-Afrique symbole des ambitions de Moscou dans la région https://t.co/7UrjCy7oT6 pic.twitter.com/fbw7DzWnOT — FRANCE 24 Français (@France24_fr) October 23, 2019 Mais les « quelques évènements spectaculaires, tels que « l'offensive » russe en Centrafrique ou la signature de plusieurs accords de coopérations militaires, ne doivent pas faire oublier que depuis l'implosion de l'URSS, l'ex-grand frère court derrière un train déjà lancé à vive allure sur le continent africain. Comparée à la présence (politique, économique, culturelle, sécuritaire…) et donc à l'influence des anciennes puissances coloniales européennes, voire à celle de la Turquie ou du Maroc, sans parler bien évidemment de la Chine, la Russie part de très loin. Et il faudra plus d'un sommet pour inverser cette dynamique », analyse Le Monde Afrique. Le journal rappelle que la Russie avait investi d'importantes ressources depuis les années 1950 jusqu'à la Pérestroïka qui amorce son reflux du continent. Tout récemment, « Moscou multiplie la signature d'accords de coopération militaire et intensifie le déploiement de conseillers militaires, essentiellement privés. Vingt nouveaux accords ont été signés depuis 2017, contre sept entre 2010 et 2017 et, depuis le début des années 2010, elle a manifesté sa volonté d'étendre ses intérêts en Afrique, au-delà de son ancienne zone d'influence, comme en attestent le nombre et la diversité des chefs d'Etat africains reçus à Moscou et des visites d'officiels russes sur le continent ». Ainsi, la Russie de Vladimir Poutine a boosté les échanges avec le continent pour passer de 760 millions de dollars en 1993 à 17 milliards en 2018. Toutefois, cela reste bien en dessous des échanges établis entre la Chine et le continent africain.