Avec un volume de prêts débloqués en quasi-stagnation depuis trois ans, Al Amana Microfinance a du mal à renouer avec la croissance vigoureuse qui l'avait propulsée en deux décennies au rang de leader régional incontestable. L'établissement qui revendique plus de 40% de parts du marché marocain de la microfinance, finit l'année 2018 avec des encours de crédits de 2,56 milliards de dirhams en progression d'à peine 1,8%, soit le taux de croissance le plus faible des cinq dernières années. Il faut dire qu'avec un nombre global de prêts en baisse (337.252 prêts contre 343.114 un an auparavant), l'établissement de microfinance basé à Rabat reflète la tendance globale d'un secteur entré en consolidation depuis 2017 (avec une croissance des encours pratiquement divisée par deux). Une situation qui risque bien de changer dès 2019 grâce à l'allègement récent du cadre réglementaire et notamment l'augmentation du plafond des prêts de microcrédit de 50.000 à 150.000 dirhams. Ce qui permet aux 13 établissements de microfinance qui opèrent au Maroc (avec agrément de Bank Al-Maghrib) de toucher plusieurs milliers de TPE (Toute Petite Entreprise) opérant soit dans l'informel, soit trop peu structurées, ce qui les condamnait à rester dans un «no man's land» entre les associations de microcrédit qui ne peuvent répondre à leurs besoins de crédits supérieurs à 50.000 DH et le secteur bancaire classique.