Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique, a procédé mercredi 09 novembre 2017 à Casablanca au lancement officiel du système de labellisation du circuit de distribution des pièces de rechange automobiles « Salamatouna ». Le ministre n'a pas manqué l'occasion pour fustiger les professionnels du secteur. Il a ainsi clairement défini son modus opérandi : la réforme du secteur se fera avec ou sans les importateurs. Lors de la cérémonie du lancement de ce dispositif, Moulay Hafid Elalamy a aussisouligné que Salamatouna permettra de renforcer l'organisation de la distribution dans le marché des pièces de rechange, de lutter plus efficacement contre la contrefaçon et d'assurer la sécurité du consommateur en lui permettant d'identifier les entreprises qui commercialisent des pièces de rechange authentiques. Le système a pour objectif de labelliser les entreprises intervenant dans le circuit de distribution de la pièce de rechange, depuis sa mise sur le marché jusqu'à sa consommation finale, a-t-il dit. Il a fait observer que le label s'applique aux constructeurs, importateurs, fournisseurs, distributeurs, revendeurs, détaillants et grossistes commercialisant des pièces automobiles ou pièces de rechange destinées à tout autre véhicule (motocycles, poids lourds…). Pour le secteur automobile, ce label favorise le développement d'un « circuit vert » au cours de la chaîne d'approvisionnement, notamment l'importation, et par conséquent contribue à l'essor du secteur, a-t-il expliqué. Pour le consommateur, a ajouté Moulay Hafid Elalamy, ce label constitue une alternative pour identifier le distributeur ou le revendeur de pièces de rechange non contrefaites. Les magasins labellisés Salamatouna seront des « clean shops » auprès desquels le consommateur peut s'approvisionner en pièces de rechange qui ne mettent pas en danger sa sécurité. Le label Salamatouna est le fruit d'une collaboration public/privé initiée dans le cadre des actions du Comité National pour la Propriété Industrielle et Anti-Contrefaçon (CONPIAC), présidé par le ministère. Cette initiative a fait l'objet de larges concertations avec l'ensemble des acteurs opérant dans le circuit de distribution de la pièce de rechange (les industriels, les importateurs et les distributeurs], ainsi qu'avec les associations de consommateurs). Il s'agit d'une marque collective de certification, gérée par l'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) sur la base d'un règlement d'usage. Toute entreprise du secteur, respectant les règles d'usage du label, notamment en termes de traçabilité et de conformité des pièces commercialisées aux normes de qualité, peut bénéficier du droit d'usage du label, qui est octroyé par le comité de labellisation présidé par ce ministère. L'ensemble du processus de labellisation est géré par une plateforme digitale www.salamatouna.ma développée et administrée par l'OMPIC. Cette plateforme est aussi un espace de gestion pour le comité de labellisation, lui permettant le traitement de la recevabilité des demandes, des rapports d'audits et contrôles inopinés ainsi que l'octroi du label. Elle met également à la disposition du grand public et des consommateurs un service de géolocalisation des fournisseurs labellisés, sur tout le Maroc, leur permettant, ainsi, de situer le magasin le plus proche. La demande de labellisation est adressée à l'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) qui examine la recevabilité de la demande puis elle est soumise à un audit initial pour s'assurer de la traçabilité et de la conformité des pièces aux normes de qualité. Le droit d'usage du label est octroyé par un Comité de labellisation présidé par le ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique. Le Comité peut aussi décider du retrait ou de la suspension du label, suite à des contrôles inopinés, des labellisés qui ne respectent plus les conditions définies dans le règlement d'usage. Des ateliers de vulgarisation, qui s'étaleront sur une période de 3 mois, seront organisés au profit des entreprises du secteur, des commerces en détail et des autorités en charge de l'application des droits de propriété industrielle. Le marché intérieur de la pièce de rechange, estimé à plus de 10 milliards de DH, est le 2ème marché le plus touché par la contrefaçon après celui du textile et se caractérise par une distribution informelle, la désorganisation de ses circuits de distribution et la mise sur le marché de produits contrefaits qui contribuent au bilan affligeant des accidents de la route. Le lancement officiel de ce dispositif s'est déroulé en présence des représentants de différents départements concernés, des importateurs de pièces de rechanges, des Hommes d'Affaires, et des officiers de la police et de la gendarmerie.