Depuis quelques années, les autorités marocaines mènent un combat inlassable contre le terrorisme avec le démantèlement ça et là de cellules terroristes à travers le pays. L'ampleur de cette mission colossale se reflète à travers les chiffres communiqués ces deux derniers jours, aussi bien par la Délégation générale de l'administration pénitentiaire, que par le ministère de l'intérieur. Des chiffrent qui donnent froid au dos et qui illustrent l'énorme travail accompli dans le silence, loin de tout tapage médiatique, par les forces de l'ordre, et plus précisément par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), communément appelé ‘'FBI marocain''. On apprend ainsi que pas moins de 885 individus purgent actuellement des peines de prison dans les différents centres pénitenciers pour des affaires liés au terrorisme, dont seulement trois sont des femmes. Ces chiffres présentés mercredi au parlement par le Délégué général de l'administration pénitentiaire, Mohamed Saleh Tamek, font ressortir que les détenus condamnés pour terrorisme représentent 1% de la population carcérale qui a atteint, à fin août 2015, 76,794 pensionnaires dont 97% de sexe masculin. Certes, un tel chiffre peut paraitre minuscule par rapport au nombre des détenus, mais 1% de ces terroristes, peut causer des dégâts énormes à tout un pays et à sa population s'ils étaient lâchés dans la nature.
Aux chiffres de M. Tamek, viennent se joindre ceux du ministère de l'intérieur qui, dans un rapport présenté mardi devant une commission parlementaire, nous apprend également qu'un total de 15 cellules terroristes a été démantelé au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, contre 14 l'année précédente. Ces cellules étaient chargées de planifier des actes terroristes au Maroc ou de recruter et d'envoyer des jeunes marocains pour combattre en Syrie et en Iraq. D'après ces chiffres, ils seraient 1505 les jeunes marocains partis combattre dans les rangs de groupes terroristes dont 719 au sein de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) ou Daesh. En outre, 405 de ces djihadistes ont trouvé la mort dans des zones de combats dont 346 rien qu'en Syrie et en Iraq. Mis ce qui inquiète le plus, c'est le chiffre fourni concernant le nombre de femmes (240) et d'enfants (295) partis intégrer les zones de combat C'est dire que la lutte contre ce fléau se doit de se poursuivre et nécessite une mobilisation des toue la société marocaine qui, jusqu'à un passé non lointain, n'avait jamais entendu parler de ce phénomène dans ce pays.