Draa Tafilalet « speaks english in 2030 ». C'est la devise trouvée par El Habib Choubani, président du Conseil de la région Draa-Tafilalet, et un des dirigeants du Parti de la justice et du développement (PJD). Pour réaliser ce projet auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux, Choubani compte recevoir, ce vendredi, une délégation de son partenaire américain «Midwest American Developement Entreprise» (MADE) pour la vulgarisation de l'apprentissage de la langue anglaise au profit des habitants de cette région. Cette délégation est d'ailleurs invitée à assister à la session extraordinaire du conseil de la région. Apprendre aux habitants de la région à speak english, c'est une bonne chose, encore faut-il que le conseil de ladite région sorte de la crise financière résultant du retard accusé dans la validation de son budget de 2017 par la direction générale des collectivités locales relevant du ministère de l'intérieur. Une validation qui, selon une source bien informée qui s'est confiée à barlamane.com, a été retardée après les moult irrégularités relevées, dont la plus patente reste l'octroi d'une subvention de l'ordre de 500 millions de centimes à la « Fondation des experts et chercheurs » acquise à ce parti. Ce blocage est aggravé par la non validation des dépenses de ce conseil par le trésorier provincial au motif qu'elles sont excessives et devaient grever, inutilement, le budget de ce conseil, comme c'est le cas de la conclusion des contrats d'acquisition de deux voitures de luxe, de marque ‘'Volkswagen Taouareg'' (810.000 dhs, -le 15.12.2016-) en plus d'un mini-bus de marque Peugeot (338.000 dhs, -le 15.12.2016-). Les habitants de la région Draa-Tafilalet seraient heureux de se distinguer du reste de leurs compatriotes du Maroc en apprenant l'english, mais cela ne peut se faire avec cette gestion chaotique des affaires du conseil de la part de son président el Habib Choubani. Ce dernier, en plus, brille par son obstination à refuser de déléguer sa signature en dépit de ses absences prolongées, et qui ont empêtré cette collectivité locale dans une impasse financière marquée par le cumul des dettes impayées. Ledit conseil, selon des chiffres consultés par barlamane.com, est redevable des sommes avoisinant les 20 millions de dirhams à certaines sociétés pour des travaux effectués pour son compte notamment en matière d'extension de routes, d'éclairage etc… Ajouter à cette gestion chaotique, le non remboursement par ledit conseil de frais d'hébergement et de restauration dans certains hôtels, et qui s'élèvent eux aussi à plus de 2 millions de dh. Les sociétés de transport, non plus, n'ont pas été épargnées par cette gestion à l'origine de cette crise financière dans laquelle se débat ce conseil que préside Choubani. Mais ce dernier, n'en démord pas. Ainsi, en réaction à ce blocage, il a adressé le 10 janvier dernier, une correspondance au ministre de l'intérieur dans laquelle il sollicite l'approbation par ce département du budget du conseil de la région au titre de l'année 2017, arguant que les griefs retenus contre ledit budget, dont le manque de détails concernant les projets intégrés (dont le budget s'élève a 332.798.346,03 dhs), s'explique notamment par l'absence de la loi organique relative à la nomenclature du budget. Pour contourner ce blocage au niveau du ministère de tutelle, El Habib Choubani a décidé de recourir à la mesure exceptionnelle de la réquisition pour régler les factures impayées et engager les dépenses sans avoir besoin du visa des autorités locales et de la trésorerie régionale. C'est, d'ailleurs, par le biais de ce procédé qu'il compte s'acquitter des rétributions de la ressortissante française naturalisée marocaine Maryline Sommier et Nbarek Amraou, adepte du PJD et de son bras religieux « MUR », et qui exerce en tant que journaliste pour le compte de l'organe de presse «Attajdid»). Les deux, chargés respectivement des relations internationales et de la communication au sein dudit conseil, ont été recrutés depuis le 01.01.2016, moyennant une mensualité de l'ordre de 18.000 dhs, chacun, bien que leurs contrats ne soient pas encore validés par le ministère de tutelle. Outre l'apprentissage de l'anglais, Choubani compte également approuver, par le biais de son conseil prévu de se réunir ce jeudi et vendredi, en session extraordinaire, entre autres, la création d'une société de développement régional en partenariat avec l'institut américain «Midwest American Developement Entreprise» et la participation dudit conseil au capital de la société « Air Ocean Maroc » aux fins d'amélioration du transport aérien dans cette région. Néanmoins, les autorités locales ont rejeté l'insertion de ces deux points à l'ordre du jour de ladite session. Celles-ci justifient ce rejet par le fait que les activités de la société en cours de création pour l'apprentissage de la langue anglaise ne s'inscrit pas dans le cadre de l'article 45 de la loi 14.111 régissant les régions, alors que la participation dudit conseil au capital de la société « Air Ocean Maroc » ne relève pas des attributions dudit conseil qui se limitent à la planification et l'organisation du transport routier au niveau de cette région. En attendant de « speak english » d'ici 2030, les populations de Draa Tafilalet devront ce contenter de « speak arabic » et beaucoup de « tamazight », tout en souhaitant que leur Conseil qu'elles ont élues, et en particulier leur président Choubani, s'occupent plutôt de leurs problèmes quotidiens et les sorte de cette misère dans laquelle elles se débattent au point que cette région est tristement qualifiée de la plus pauvre au Maroc.