Le premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar peut se vanter d'être le premier dirigeant politique à sortir du silence observé depuis la suspension des consultations sur la formation du futur gouvernement, toujours en gestations après 100 jours du scrutin législatif du 7 octobre dernier. Lachgar, qui était l'invité de l'émission « Dayf Al Oula » (Invité de la première chaîne) animée par Mohamed Tijini, a eu droit à un éloge particulier de la part de ce dernier pour avoir accepté de jouer le jeu et venir « éclairer l'opinion publique », un éloge qui est allé droit au cœur de ce dirigeant socialiste. Celui-ci ne pouvait rêver de pareille tribune pour occuper le terrain médiatique audiovisuel après avoir été « disqualifié » et écarté des consultations du chef du gouvernement pour différentes raisons que chacun des deux explique à sa manière. Ne mâchant pas ses mots à l'endroit du chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane et de son parti le PJD, Lachgar trouve naturel, voire indispensable que son parti, sixième parmi les formations traditionnelles avec seulement 20 sièges, fasse partie du gouvernement. Raison invoquée: son appartenance à l'Internationale socialiste dans laquelle il affirme avoir réussi à bloquer l'adhésion des séparatistes du Polisario, actuellement observateur au sein de ce mouvement, ainsi que son expérience dans la gestion des affaires de l'Etat. Il tient à expliquer au passage qu'il ne s'agit pas d'une chasse aux maroquins et jure la main sur le cœur que c'est Benkirane qui l'a consulté. Quid des accusations selon lesquelles, il aurait contribué au blocage. Bref, après avoir réussi à « accrocher » le socialiste Habib El Malki au perchoir de la Chambre des représentants, Lachgar, qui n'a pas ménagé non plus son ancien partenaire dans le « Bloc démocratique » (Koutla), le PPS de Nabil Benabdellah, a montré, pendant plus d'une heure et demie de son passage « courageux » dans cette émission, qu'il veut sa part du gâteau que Benkirane hésite toujours à couper et à partager parmi tous ceux qui s' agglutinent autour, et ils sont nombreux. Pour ce qui est de « l'intérêt national » que le dirigeant socialiste invoque pour arriver à sa fin, il s'agit plutôt d'un discours que presque tous les partis représentés au parlement, à l'exception du PAM et PSU, ne cessent de répéter au risque de lasser l'opinion publique et surtout les électeurs qui se sont déplacés aux urnes ce 7 octobre 2016, et qui ne savent plus à quelle majorité ou opposition se vouer.