Le Parlement turc a approuvé dimanche en première lecture, avec la majorité des trois cinquièmes requise, une nouvelle Constitution qui supprime notamment le poste de Premier ministre, pour la première fois dans l'histoire de la Turquie. L'AKP- parti de la Justice et du Développment- a recueilli 330 voix – soit une majorité des trois cinquièmes des voix – nécessaires pour l'adoption de la nouvelle Constitution afin qu'elle puisse être soumise à un referendum. Le président aura le pouvoir de nommer ou de limoger les ministres, tandis que le poste de Premier ministre sera supprimé. Le projet de nouvelle Constitution prévoit un poste de vice-président, ou éventuellement de plusieurs vice-présidents. Les élections législatives et présidentielle se dérouleront simultanément. Le projet fixe la date du scrutin au 3 novembre 2019. Le texte doit être soumis en deuxième et dernière lecture au Parlement à partir de mercredi. Les 18 articles de la nouvelle Constitution, qui vise à étendre les pouvoirs du président de la République, y seront de nouveaux débattus l'un après l'autre. À noter toutefois que le projet de loi qui vise à renforcer les pouvoirs du président, est rejeté par l'opposition qui dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier et les vastes purges qui ont suivi.