Une quarantaine d'Etats vont se réunir les 2 et 3 décembre à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, afin de lancer des mesures en faveur du patrimoine mis en danger lors de conflits. Parmi les mesures devant être annoncées, figurent un fonds d'aide pour les pays visés par des exactions, la constitution d'espaces de réserves pour mettre les œuvres à l'abri, la restauration de patrimoine endommagé ou encore l'amélioration de la lutte contre le trafic des »antiquités de sang ». «Détruire le patrimoine est un crime contre la mémoire, la culture, la beauté et l'histoire», juge l'ancien ministre Jack Lang, qui a été chargé par le président de la République française de monter cette conférence , avec son homologue Emirien. Le fond, entité juridiquement indépendante de droit suisse, devrait être alimenté par plusieurs Etats, dont la France qui a promis de débloquer 30 millions de dollars. Des fondations mécènes devraient également l'alimenter, afin qu'il puisse fonctionner avec «au départ, un minimum de 100 millions de dollars». Pour rappel: Les destructions de patrimoine sont aussi vieilles que les guerres. Mais l'apparition du groupe Etat islamique (EI) a donné une ampleur à ce vandalisme idéologique et politique. En 2012, sept des douze mausolées de saints soufis de Tombouctou ont été détruits, au motif qu'ils incarnaient «une forme pervertie de l'islam». En 2015, des objets archéologiques du musée de Mossoul en Irak ont été détruits à la masse. La même année, l'EI a réduit en poussière l'Arc de triomphe et les temples de Bêl et Baalshamin du site de Palmyre , en Syrie. Le site, emblématique, a par ailleurs été le théâtre d'assassinats, afin de frapper les esprits.