Le Maroc a procédé à une émission obligataire en euros d'un montant total de deux milliards, une première en cinq ans, afin de soutenir l'essor de ses infrastructures à l'approche de la Coupe du monde de football 2030, qu'il coorganise avec l'Espagne et le Portugal. L'opération a été pilotée par BNP Paribas, Citigroup, Deutsche Bank et JPMorgan, avec Lazard en qualité de conseiller. Selon des informations rapportées par Bloomberg, mercredi 26 mars, l'opération a suscité un engouement considérable auprès des investisseurs, les offres ayant dépassé 6,75 milliards d'euros. Cette levée de fonds s'est articulée autour de deux tranches, l'une à échéance de quatre ans, assortie d'un différentiel de 155 points de base par rapport au taux moyen des swaps et l'autre à dix ans, avec un écart de 215 points de base. Cet emprunt marque la première incursion de Rabat sur le marché obligataire libellé en euros depuis 2020 et dépasse de 500 millions le montant initialement envisagé. Il s'inscrit dans un contexte où Rabat multiplie les investissements stratégiques tandis que Bank Al-Maghrib a procédé, la semaine dernière, à un nouvel abaissement de son taux directeur pour alléger le coût du crédit domestique. Le Maroc, qui jouit de la notation la plus élevée parmi les émetteurs non-investment grade attribuée par les trois principales agences de notation, avait déjà levé 2,5 milliards de dollars en 2023.