L'inflation au Maroc a atteint 2 % en janvier, après une année 2024 marquée par un ralentissement notable à 0,9 %, selon les données publiées vendredi par la Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette reprise de la hausse des prix est attribuée principalement à l'augmentation de 4,6 % des produits alimentaires sur un an, tandis que les biens non alimentaires n'ont progressé que de 1,2 %. L'évolution des prix a particulièrement affecté les dépenses en logement, eau, gaz et autres combustibles, dont l'indice a grimpé de 3,5 %, ainsi que celles liées à l'éducation (+2,3 %) et aux services de restauration et d'hôtellerie (+2,3 %), détaille la note du HCP. Depuis le pic de 6,6 % atteint en 2022, suivi de 6,1 % en 2023, l'inflation avait nettement reculé, avant de repartir à la hausse en ce début d'année. La Banque centrale marocaine (Bank Al-Maghrib, BAM) impute cette progression aux fluctuations des prix des denrées alimentaires les plus volatiles et prévoit un maintien du taux d'inflation autour de 2 % à moyen terme, conformément aux projections du gouvernement. Toutefois, cette accalmie statistique ne s'est pas traduite par un soulagement du pouvoir d'achat des ménages. Selon une enquête du HCP, 97,5 % des foyers affirment que le renchérissement des produits alimentaires s'est poursuivi sur les douze derniers mois. Cette perception d'un décalage entre l'inflation officielle et l'inflation ressentie nourrit un vif débat sur les causes de la cherté de la vie. Face à cette situation, le gouvernement continue de pointer du doigt le rôle des intermédiaires et des spéculateurs dans la formation des prix. Une analyse que partagent certains observateurs du secteur agricole qui soulignent l'influence déterminante des circuits de distribution dans un marché où le petit et le moyen exploitant peinent à tirer un revenu équitable. Pour sa part, le gouverneur de BAM, Abdellatif Jouahri, admet que l'ajustement des prix à la baisse demeure lent après des hausses marquées. Il cite notamment l'exemple des viandes rouges, dont le repli récent reste insuffisant pour compenser les flambées antérieures. Selon lui, certains commerçants hésitent à répercuter une diminution sensible des prix, préférant maintenir des marges élevées.