Le projet énergétique reliant le Maroc au Royaume-Uni, porté par Xlinks, franchit une nouvelle étape. Ce vaste complexe de production d'énergie solaire et éolienne, conçu pour tirer parti des ressources naturelles abondantes du Royaume, se destine à alimenter le marché britannique dès le début des années 2030. Un site d'exception pour une énergie ininterrompue Situé dans le sud du Maroc, ce projet bénéficie d'un ensoleillement constant et de vents réguliers, offrant ainsi une production prévisible et fiable, indépendamment des aléas climatiques qui affectent l'Europe du Nord. «Nous avons mené plus de deux ans d'études approfondies, ce qui nous a permis de définir avec précision les paramètres techniques du projet», explique James Humfrey, directeur général de Xlinks, cité par Utility Week. L'électricité produite sera acheminée vers le Royaume-Uni via un réseau sous-marin de câbles haute tension de 3 800 kilomètres, l'un des plus longs jamais construits. Cet ouvrage titanesque, conçu pour assurer une alimentation continue, pourrait couvrir jusqu'à 8 % des besoins électriques britanniques, réduisant ainsi la dépendance aux énergies fossiles. Un engouement financier sans précédent À ce jour, le projet a déjà attiré 100 millions de livres sterling en financements de développement, mobilisant des investisseurs de premier plan tels que TAQA, TotalEnergies, Octopus, GE Vernova et AFC. Son modèle économique repose exclusivement sur des fonds privés, sans recourir à un financement public, preuve de sa solidité et de son attrait pour les marchés financiers. La mise en service est prévue pour le début des années 2030, avec une montée en puissance progressive. Pour le Maroc, ce chantier constitue une avancée stratégique et conforte son rôle de carrefour énergétique entre l'Afrique et l'Europe. Il illustre également la montée en puissance de Rabat dans le domaine des énergies renouvelables, secteur dans lequel il figure déjà parmi les acteurs les plus ambitieux du continent. Ce projet hors normes prétend à diversifier le mix énergétique mondial et à répondre aux impératifs environnementaux. À terme, il pourrait servir de modèle pour d'autres interconnexions transcontinentales, marquant ainsi un tournant majeur dans l'acheminement de l'énergie verte.