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La volonté de Rabat est «de conjuguer indépendance, attractivité des investissements et intégration africaine dans le secteur des énergies renouvelables», confie Leïla Benali à Bloomberg
Le Maroc entend jouer un rôle moteur dans la transition énergétique régionale en augmentant de 1,4 gigawatt ses capacités éoliennes et solaires à court-terme, a déclaré la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali, dans un entretien exclusif accordé à Bloomberg TV. Depuis la Conférence de Munich sur la sécurité, où elle participait à des discussions stratégiques sur la coopération énergétique, la ministre a souligné la volonté de Rabat «de conjuguer indépendance, attractivité des investissements et intégration africaine dans le secteur des énergies renouvelables.» Une ambition affirmée pour les énergies renouvelables «Nous avons déjà atteint une capacité installée de 1,3 gigawatt en énergies renouvelables et nous prévoyons d'ajouter 1,4 gigawatt supplémentaire dans les prochaines années», a indiqué Mme Benali. «Notre objectif est d'atteindre 52 % d'énergies renouvelables dans notre mix électrique d'ici 2030 en s'appuyant sur des infrastructures robustes et des mécanismes de financement innovants.» Le Maroc, qui dispose de l'un des plus vastes complexes solaires au monde, Noor Ouarzazate, et de plusieurs parcs éoliens de grande envergure, entend augmenter sa production pour répondre aux besoins croissants du marché intérieur, tout en soutenant son rôle de fournisseur énergétique à l'échelle régionale. Le Maroc, carrefour énergétique pour l'Afrique et l'Europe Outre sa stratégie nationale, Mme Benali a insisté sur la dimension africaine et euro-méditerranéenne de la politique énergétique marocaine. «Nous ne concevons pas notre transition énergétique comme un projet isolé mais comme un levier d'intégration régionale. Nous développons des interconnexions électriques avec l'Europe et renforçons nos collaborations avec les pays africains pour mutualiser les ressources et les infrastructures», a-t-elle précisé. Le Maroc œuvre ainsi pour devenir un pôle de production et d'exportation d'électricité verte, notamment grâce aux possibilités offertes par l'hydrogène vert. «Le Maroc dispose d'un potentiel exceptionnel pour produire et exporter de l'hydrogène vert, un vecteur énergétique clé pour l'avenir. Nous travaillons activement avec nos partenaires européens et africains pour structurer cette filière et en faire un catalyseur de croissance durable», a-t-elle ajouté. Un cadre attractif pour les investissements Attirer les investisseurs constitue un pilier central de la stratégie énergétique marocaine. Avec un cadre législatif renforcé, des incitations fiscales et une politique d'ouverture aux partenariats public-privé, le pays entend mobiliser des financements à hauteur de 2,1 milliards de dollars pour soutenir ses projets énergétiques. «Nous avons mis en place un environnement réglementaire stable et transparent qui permet aux investisseurs locaux et étrangers d'opérer en toute confiance. Notre priorité est d'accélérer le déploiement des projets d'énergie propre tout en garantissant une intégration industrielle locale, créatrice d'emplois et de valeur ajoutée», a expliqué Mme Benali. L'engagement du Maroc dans la transition énergétique s'inscrit dans une orientation plus large d'intégration continentale. Le pays participe activement aux projets africains pour l'électrification durable, notamment à travers des coopérations avec des institutions panafricaines et des projets de transmission d'électricité vers ses voisins du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest. «Nous croyons profondément en une Afrique énergétiquement souveraine, où les ressources naturelles du continent sont mises au service du développement de ses populations. Le Maroc est prêt à partager son expertise et à contribuer à bâtir un modèle énergétique africain durable et inclusif», a noté la ministre. Depuis la réforme du marché du travail en 2022, le Maroc a également connu une forte croissance du secteur énergétique, contribuant à la création d'emplois verts et à l'intégration progressive des énergies propres dans son mix énergétique. «Mais il faut vaincre les contraintes bureaucratiques», a-t-elle recommandé.